Sabine Weiss

Autoportrait, 1953.

La photographe franco-suisse Sabine Weiss est décédée mardi 28 décembre à son domicile parisien à l’âge de 97 ans. Elle était née le 23 juillet 1924 à Saint-Gingolph en Suisse et avait été naturalisée française en 1995. Elle vivait à Paris depuis 1946. On la classait dans l’école française humaniste ( Robert Doisneau, Willy Ronis, Édouard Boubat… ) ce qu’elle n’appréciait pas beaucoup. En 2020, elle avait remporté le prix Women in Motion pour la photographie, remis par Kering et les Rencontres d’Arles pour l’ensemble de son œuvre. Elle avait toujours beaucoup travaillé, passant de la mode et de la photo de rue à la consommation et aux loisirs, mais elle préférait les photos qu’elle avait prises pour elle, à la sauvette. Elle flânait ainsi beaucoup la nuit dans Paris avec son mari, le peintre américain Hugh Weiss (1925-2007). Les enfants sont très présents dans ses photos. En 2017, elle avait donné l’ensemble de ses archives (200 000 négatifs, 7 000 planches-contact, environ 2 700 tirages vintage et 2 000 tardifs, 3 500 tirages de travail et 2 000 diapositives) au Musée de l’Élysée à Lausanne

L’homme qui court. Paris, 1953. Il s’agit de son mari, Hugh Weiss.

« J’ai été un témoin, je n’ai rien créé »

« Je suis allée dans des morgues, dans des usines, j’ai photographié des gens riches, j’ai fait des photos de mode… Mais ce qui reste, ce sont uniquement des photos que j’ai prises pour moi, à la sauvette. »

« La vie, c’est quand même pas toujours jojo. Alors tant mieux s’il y a un peu d’humour dans mes images. »

J’avais beaucoup aimé en 2018 l’exposition du centre Georges Pompidou Les villes, la rue, l’autre (20 juin-15 octobre 2018), sous la direction de la commissaire Karolina Ziebinska-Lewandowska.

https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/ceEg8on