Em declaro vençut. Els anys que em resten els malviuré en somort. Cada matí esfullaré una rosa, la mateixa, i amb tinta evanescent escriuré un vers decadent i enyorós a cada pètal. Us llego la meva ombra en testament: és el que tinc més perdurable i sòlid, i els quatre pams de món sense neguit que invento cada dia amb la mirada. Quan em mori, caveu un clot profund i enterreu-m’hi dempeus, cara a migdia, que el sol, quan surt, m’encengui el fons dels ulls. Així la gent que em vegi exclamarà: Mireu, un mort amb la mirada viva.
La pell del violí, 1972-1973.
Coup de blues. En espagnol.
Me declaro vencido
Me declaro vencido. Los años que me quedan los malviviré en penumbra. Cada mañana deshojaré una rosa, la misma, y con tinta evanescente escribiré un verso débil y nostálgico en cada pétalo. Os lego mi sombra en testamento: es lo más perdurable y sólido que tengo, y los cuatro palmos de mundo tranquilo que creo cada día con la mirada. Cuando muera, cavad un profundo hoyo y enterradme en él de pie, frente al mediodía, que el sol, al salir, me ciegue el fondo de los ojos. Así la gente que me vea exclamará: Mirad, un muerto con la mirada viva.
La piel del violín. 1972-1973. in Un día cualquiera Ed. Nórdica Libros 2013
Coup de blues. En français.
Je me déclare vaincu
Je me déclare vaincu. Les années qu’il me reste Je les vivrai dans un sourd malaise. Chaque matin J’effeuillerai une rose – la même – Et avec une encre évanescente, j’écrirai un vers Décadent et nostalgique à chaque pétale. Je vous lègue mon ombre pour testament : C’est ce que j’ai de plus durable et solide, Et les quatre bouts de monde sans angoisse Que j’invente chaque jour avec le regard. Quand je mourrai, creusez un trou profond Et enterrez-moi debout, face au midi, Que le soleil, en sortant, allume le fond de mes yeux. Ainsi les gens en me voyant exclameront : – Regardez, un mort au regard vivant.
Traduction : Ricard Ripoll.
Miquel Martí i Pol est un poète catalan. Il est né le 19 mars 1929 à Roda de Ter. Il est mort le 11 novembre 2003 à Vic .
Il commence à travailler à l’âge de 14 ans dans une usine textile de sa ville. A 19 ans, il est atteint d’une tuberculose pulmonaire, ce qui le maintient alité. Il lit beaucoup. Sa poésie des années 50 est simple. Elle exprime le sentiment amoureux.
Dans les années 1960, il commence à être connu pour ses poèmes engagés et réalistes. Il milite alors au PSUC clandestin (Partit Socialista Unificat de Catalunya). Atteint de sclérose multiple, il est obligé de cesser de travailler en 1973. Sa poésie devient plus intérieure et intimiste. Elle exprime aussi sa lutte contre la maladie. Il devient un des poètes catalans les plus lus et les plus populaires. Ses poèmes sont chantés par des interprètes tels que Lluís Llach, María del Mar Bonet, Teresa Rebull, Arianna Savall.
Ses œuvres complètes sont publiées en quatre volumes de 1989 à 2004.
No em malvendré el silenci. D’aquest cos en conec els topants i les dreceres i n’estimo els esclats, les defallences; no hi visc a plaer, però hi visc i això em basta.
Deixa’m no dir‐te el que hem perdut. Ho saps tan bé com jo, i prou que ho repeteixen tot de corcs, insistents i temeraris només que paris un xic les orelles.
Sí que vull dir‐te, en canvi, el que hem guanyat: un pam de món, concret i destriable, i un vidre de colors per contemplar‐lo.
Tanca els ulls i el veuràs com jo el veig ara.
No et diré pas què hi ha rera cada paraula.
Ara ha plogut i el que resta de tarda serà més íntim i més clar.
Fugim de qualsevol verbositat. Diguem només el que és essencial: els mots de créixer i estimar, i el nom més útil i senzill de cada cosa.
Delimita’m l’espai, però no esperis que renunciï a res d’allò que estimo.
Mira el vent com pren forma de begònies, com neteja els miralls i les cortines i esmola els caires vius d’aquest capvespre.
Tinc una pedra a les mans. Cada nit la deixo caure al pou profund del son i la’n trec l’endemà, xopa de vida.
No vull conservar res que cridi la memòria del vent arravatat i dels noms del silenci. Vinc d’un llarg temps de pluges damunt la mar quieta dels anys, i res no em tempta per girar els ulls enrera.
Tu que em coneixes, saps que sóc aquell que estima la vida per damunt de qualsevol riquesa, l’èxtasi i el turment, el foc i la pregunta. Cridat a viure, visc, i poso la mà plana damunt aquest ponent que el ponent magnifica.
Solemnement batega la sang en cada cosa.
Tot és camí des d’ara. Faig jurament de viure.
Ara que tots dos junts fem una sola columna de claror, penso la urgent necessitat de combatre els miratges, d’abandonar la platja de les hores on el sol cau a plom damunt l’arena i abalteix voluntats, i d’establir noves rutes, reblertes de presagis.
Aquest risc d’ara és temptador. No ens calen espectadors furtius ni gent que aprovi cada gest i en subratlli la destresa.
Llesquem el pa de cada instant. Benignes i agosarats, estimarem la vida que muda i que es perfà, noblement lenta i també noblement porfidiosa.
I anirem lluny, encadenats al pur atzar dels horitzons que mai no tanquen amb pany i clau l’estímul del paisatge.
L’hoste insòlit. 1978.
L’hôte insolite
Je ne dilapiderai pas le silence. Mon corps j’en connais les parages et les raccourcis et j’en aime les éclats et les défaillances ; je ne l’habite pas par plaisir mais il me suffit.
Je ne dilapiderai ni le silence ni l’espace lourd de mon corps et des projets démesurés qui me peuplent et m’exaltent. De mes doigts gourds de palper les mémoires j’adhère à toutes sortes de projets de joie et d’espérance. Profonde et claire, la voix qui me répète proclame la vie.
Je ne dis pas ce que nous avons perdu. Tu sais cela aussi bien que moi, ces vermisseaux insistants et résolus, te le répètent si tu prends la peine de tendre l’oreille.
Mais je te dirai ce que nous avons gagné : un arpent de monde, concret, localisable, et un prisme de couleurs pour le contempler.
Ferme les yeux et tu le verras comme je le vois.
Je ne dirai pas ce qu’il y a sous chaque mot. Il a déjà plu et ce qui reste de l’après-midi sera plus intime et plus clair.
Fuyons toute verbosité. Disons seulement l’essentiel : les mots grandir et aimer, et le nom le plus utile et le plus simple de chaque chose.
Délimite mon espace, mais n’attends pas que je renonce à ce que j’aime.
Regarde le vent prendre la forme des bégonias, regarde-le nettoyer vitres et rideaux aiguiser les angles vifs du crépuscule.
J’ai une pierre dans les mains. Chaque nuit elle tombe dans le puits profond du sommeil au matin, je la retire, trempée de vie.
Je ne garde rien qui appelle la mémoire du vent exaspéré et des noms du silence. Je viens d’une longue saison de pluies sur la mer calme des années, rien ne me pousse à me retourner.
Tu me connais, ne suis-je pas celui qui aime la vie pleinement et par-dessus toute richesse, l’extase et le tourment, le feu et la question.
À l’appel de la vie, je vis, et pose ma main à plat sur ce ponant que le ponant magnifie.
Le sang coule solennellement en chaque chose.
Désormais tout est chemin. Je jure de vivre.
Tous deux ne faisons plus qu’une seule colonne de clarté, je pense à l’urgente nécessité de combattre les mirages, d’abandonner la plage des heures où le soleil de plomb tombe sur le sable annihile les volontés, d’établir de nouveaux chemins, jalonnés de présages.
À présent, ce risque est tentant. Nul besoin de spectateurs furtifs, de gens qui approuvent chaque geste et en souligne l’habileté. Nous coupons le pain à chaque instant.
Inoffensifs et téméraires, nous aimerons la vie qui se transforme et se parfait, noble et lente, noble et obstinée.
Nous irons très loin, enchaînés au pur hasard des horizons qui jamais ne ferment à clé la stimulation du paysage.
Joie de la parole. Orphée/ La Différence, 1993. Traduit du catalan par Patrick Gifreu.
Miquel Martí i Pol est un poète catalan. Il est né le 19 mars 1929 à Roda de Ter. Il est mort le 11 novembre 2003 à Vic .
Il commence à travailler à l’âge de 14 ans dans une usine textile de sa ville. A 19 ans, il est atteint d’une tuberculose pulmonaire, ce qui le maintient alité. Il lit beaucoup. Sa poésie des années 50 est simple. Elle exprime le sentiment amoureux.
Dans les années 1960, il commence à être connu pour ses poèmes engagés et réalistes. Il milite alors au PSUC clandestin (Partit Socialista Unificat de Catalunya). Atteint de sclérose multiple, il est obligé de cesser de travailler en 1973. Sa poésie devient plus intérieure et intimiste. Elle exprime aussi sa lutte contre la maladie. Il devient un des poètes catalans les plus lus et les plus populaires. Ses poèmes sont chantés par des interprètes tels que Lluís Llach, María del Mar Bonet, Teresa Rebull, Arianna Savall.
Ses œuvres complètes sont publiées en quatre volumes de 1989 à 2004.
La collection Orphée/ La Différence était indispensable. Elle ne publiait que des publications en édition bilingue. (Merci à Marie-Laure)
Miquel Martí i Pol . Octobre 1985 (Josep M. Montaner).
Miquel Martí i Pol est né le 19 mars 1929 à Roda de Ter, en Catalogne.
Solstici
Reconduïm-la a poc a poc, la vida,
a poc a poc i amb molta confiança,
no pas pels vells topants ni per dreceres
grandiloqüents, sinó pel discretíssim
camí del fer i desfer de cada dia.
Reconduïm-la amb dubtes i projectes,
i amb turpituds, anhels i defallences,
humanament, entre brogit i angoixes,
pel gorg dels anys que ens correspon de viure.
En solitud, però no solitaris,
reconduïm la vida amb la certesa
que cap esforç no cau en terra eixorca.
Dia vindrà que algú beurà a mans plenes
l’aigua de llum que brolli de les pedres
d’aquest temps nou que ara esculpim nosaltres.
L’àmbit de tots els àmbits. 1981.
Solsticio
Reconduzcamos poco a poco, la vida,
poco a poco y con mucha confianza,
no por los viejos senderos ni por atajos
grandilocuentes, sino por el discretísimo
camino del hacer y deshacer de cada día.
Reconduzcámola con dudas y proyectos,
y con torpezas, anhelos y desfallecimientos,
humanamente, entre ruido y angustias,
por la cuenca de los años que nos corresponde vivir.
En soledad, pero no solitarios,
reconduzcamos la vida con la certeza
de que ningún esfuerzo cae en tierra estéril.
Llegará el día en que alguien beberá a manos llenas
el agua de luz que brote de las piedras
de este tiempo nuevo que ahora esculpimos.
Solstice
Reconduisons peu à peu la vie,
peu à peu, mais avec toute la confiance,
non par les vieilles allées et les sentiers
grandiloquents mais en prenant le discret
chemin du faire et défaire quotidiens.
Reconduisons-la avec doutes et projets,
turpitudes, aspirations et défaillances;
humainement, entre vacarme et angoisses,
par le goulot des années qu’il nous reste à vivre.
Dans la solitude, mais non pas solitaires,
reconduisons la vie, avec la certitude
qu’aucun effort ne peut finir dans le désert.
Un jour viendra quelqu’un boira à pleines mains
l’eau de lumière qui sourdra des pierres
de ce temps nouveau que nous sculptons.
Joie de la parole. Traduction: Patrick Gifreu. Orphée La Différence. 1993.
Miquel Martí i Pol jeune. Can Clarà. 23 septembre 1951.
Metamorfosi
De tant en tant la mort i jo som u:
mengem el pa de la mateixa llesca,
bevem el vi de la mateixa copa
o compartim amicalment les hores
sense dir res, llegint el mateix llibre.
De tant en tant la mort, la meva mort,
se’m fa present quan sóc tot sol a casa.
Aleshores parlem tranquil·lament
del que passa pel món i de les noies
que ja no puc haver. Tranquil·lament
parlem la mort i jo d’aquestes coses.
De tant en tant – només de tant en tant –
és la mort la que escriu els meus poemes
i me’ls llegeix, mentre jo faig de mort
i l’escolto en silenci, que és tal com
vull que escolti la mort quan jo lleigeixo.
De tant en tant la mort i jo som u :
la meva mort i jo som u, i el temps
s’esfulla lentament i el compartim,
la mort i jo, sense fer escarafalls,
dignament, que diríem per entendre’ns.
Després les coses tornen al seu lloc
I cadascú reprèn la seva via.
Quadern de vacances, 1976.
Métamorphose
Parfois la mort et moi ne faisons qu’un :
nous mangeons la même tranche de pain
et buvons le vin de la même coupe,
en bons amis nous partageons les heures
sans rien dire, lisant le même livre.
Parfois, je suis tout seul à la maison,
et voilà que la mort, ma mort, m’est présente.
Nous discutons alors tranquillement
des événements du monde et des filles
que je ne peux avoir. Tranquillement
nous parlons, la mort et moi, de cela.
Parfois — et seulement à ce moment —
c’est elle, la mort, qui écrit mes poèmes
et me les lit quand je tiens lieu de mort,
je l’écoute en silence, c’est ainsi
qu’elle doit m’écouter lorsque je lis.
Parfois la mort et moi ne faisons qu’un.
Ma mort et moi ne faisons qu’un, le temps
s’effeuille lentement et nous le partageons,
la mort et moi, sans faire de manières,
dignes, si je puis m’exprimer ainsi.
Puis les choses se remettent à leur place
et chacun reprend son chemin.
Joie de la parole. (Traduction de Patrick Gifreu). Orphée, La Différence,1993.
Invitació a la dansa
Amb penes i treballs mantinc intacte un vell reducte que amb el pas del temps s’ha convertit en una fortalesa.
Parapetat darrere el que he perdut, lúcidament defenso el privilegi de ser qui sóc, d’escriure com escric i de viure com visc, sempre que el cos se’m conservi en uns mínims acceptables.
Ara que l’agost bat els seus metalls amb una escandalosa desmesura, jo em refugio en la solemnitat que s’ha integrat en mi i em representa.
Després, els déus diran per quin camí i amb quina gent he de seguir la ruta; Dòcil i greu allargaré les mans per aprendre el nou ritme de la pluja.
Després de tot (1990-2002). Premio Laureà Melà.
Barcelona. Monumento al libro (Joan Brossa 1919 – 1998), 1994.
Miquel Martí i Pol est un poète espagnol d’expression catalane. Il est né le 19 mars 1929 à Roda de Ter (Catalogne, Espagne). il est mort le 11 novembre 2003 à Vic (Catalogne, Espagne). Fils d’ouvriers, il commence à travailler à l’âge de 14 ans dans une usine textile de sa ville. A 19 ans, il est atteint d’une tuberculose pulmonaire, ce qui le maintient alité. Il lit énormément. Sa poésie des années 50 est simple. Elle exprime le sentiment amoureux. Dans les années 1960, il commence à être connu pour ses poèmes engagés et réalistes. Il milite alors au PSUC clandestin (Partido Socialista Unificado de Cataluña). Atteint de sclérose multiple, il est obligé de cesser de travailler en 1973. Sa poésie devient plus intérieure et intimiste. Elle exprime aussi sa lutte contre la maladie. Il devient un des poètes catalans les plus lus et les plus populaires. Ses poèmes sont chantés par des interprètes tels que Lluís Llach, María del Mar Bonet, Teresa Rebull, Arianna Savall.
Ses œuvres complètes sont publiées en quatre volumes de 1989 à 2004. Il a reçu en 1991 le Prix d’Honneur des Lettres catalanes.
Barcelone. Monument au livre (Joan Brossa 1919 – 1998), 1994. Plaque avec la signature de Miquel Martí i Pol, installée par la Corporation des Libraires de Barcelone en 1998.
Miquel Martí i Pol est un poète espagnol d’expression catalane. Il est né le 19 mars 1929 à Roda de Ter (Catalogne, Espagne) et mort le 11 novembre 2003 à Vic (Catalogne, Espagne).
Fils d’ouvriers, il commence à travailler à l’âge de 14 ans dans une usine textile de sa ville. A 19 ans, il est atteint d’une tuberculose pulmonaire, ce qui le maintient alité. Il lit énormément. Sa poésie des années 50 est simple. Elle exprime le sentiment amoureux.
Dans les années 1960, il commence à être connu pour ses poèmes engagés et réalistes. Il milite alors au PSUC clandestin (Partido Socialista Unificado de Cataluña). Atteint de sclérose multiple, il est obligé de cesser de travailler en 1973. Sa poésie devient plus intérieure et intimiste. Elle exprime aussi sa lutte contre la maladie. Il devient un des poètes catalans les plus lus et les plus populaires. Ses poèmes sont chantés par des interprètes tels que Lluís Llach, María del Mar Bonet, Teresa Rebull, Arianna Savall.
Oeuvre poétique
1954 Paraules al vent. Prix Ossa Menor.
1956-57 El poble, publié en 1966.
1957 La fàbrica, publié en 1958-59.
1974 La pell del violí. Llibre dels sis sentits.
1976 El llarg viatge. Prix Lletra d’or.
1978 Estimada Marta. Plus de 100 000 exemplaires vendus.
1981 L’àmbit de tots els àmbits.
1985 Llibre d’absències.
1987 Els bells camins.
1991 Suite de Parlavà.
1997 Llibre de les solituds.
2002 Després de tot.
Ses œuvres complètes sont publiées en quatre volumes de 1989 à 2004. Il a reçu en 1991 le Prix d’Honneur des Lettres catalanes.
Després de tot (Miquel Martí i Pol)
Després de tot encara queda espai
per repensar la vida i convertir-la
en un àmbit molt més silenciós,
a l’abric dels inhòspits desgavells
i les inevitables maltempsades.
Perquè el secret és que no hi ha secret
i els ritmes i les pauses són la cara
potser oculta del temps que no hem viscut
mentre fèiem projectes i ens jugàvem
el passat i el futur en inefables
futilitats amb posat circumspecte.
I ara què ens queda fora del recel
i les mancances? Què compartirem
amb la gent que estimem i que ens estima?
La fosca complaença dels secrets
o la riquesa absurda del misteri?
Res d’això i tot això, perquè el subtil
mirall discret que ens encén la mirada
és el no-res que sempre descobrim
sense voler, tossuts i agosarats,
després de tot, després de cada cosa.
Edicions Proa, Barcelona, 2002. Col·lecció Els Llibres de l’óssa menor.
Después de todo
Después de todo aún queda espacio
para repensar la vida y convertirla
en un ámbito mucho más silencioso,
al amparo de los inhóspitos desbarajustes
y las inevitables adversidades.
Porque el secreto es que no hay secreto
y los ritmos y las pausas son la cara
quizá oculta del tiempo no vivido
mientras hacíamos proyectos y nos jugábamos
el pasado y el futuro en inefables
minucias con ademán circunspecto.
Y ahora ¿qué nos queda además del recelo
y las carencias? ¿Qué compartiremos
con la gente que amamos y que nos ama?
¿La oscura complacencia de los secretos
o la riqueza absurda del misterio?
Nada de eso y todo ello, porque el sutil
espejo discreto que nos enciende la mirada
es la nada que siempre descubrimos
sin querer, tercos y audaces,
después de todo, después de cada cosa.