Film argentin de Carlos Sorín. 99 ‘. Photographie: Iván Gierasinchuck.
Avec Victoria Almeida, Diego Gentile, Joel Noguera, Anna Katz, Gustavo Daniele, Emilce Festa.
Carlos Sorín s’est fait connaître internationalement en 2002 avec Historias mínimas. Il raconte avec humanisme, parfois aussi avec humour des histoires minuscules de gens ordinaires. Il choisit souvent les paysages de la Patagonie.
Il évoque dans son nouveau film une histoire simple: l’adoption et les conséquences qu’elle entraîne dans une famille. Cecilia, professeur particulier de piano, et Diego son mari, ingénieur forestier, se sont récemment installés à Tolhuin, une petite ville de 6 000 habitants de la Terre de Feu. Ils ont entrepris des démarches d’adoption. Au début du film, ils viennent de recevoir la proposition du tribunal d’Ushuaïa d’adopter un jeune garçon de 9 ans, venant des quartiers défavorisés des environs de Buenos Aires. Sa mère a disparu, sa grand-mère vient de mourir, son oncle (El Loco) est en prison. Le couple, qui s’attendait à adopter un enfant plus jeune, accepte après quelques hésitations. Ils auront six mois de garde pré-adoptive. Ils font face d’abord à cet enfant silencieux, au regard triste, plus âgé que les autres élèves de l’école, puis au rejet de la petite communauté à laquelle ils essaient de s’intégrer.
L’interprétation du jeune garçon et des deux acteurs principaux est remarquable. Carlos Sorín joue avec élégance de leurs hésitations, de leurs silences. Son regard sur les personnages est bienveillant. Tout le monde a ses raisons, tout le monde peut être sujet aux préjugés sociaux, raciaux, culturels.
Le personnage de la mère, tout en retenue, devient central à la fin du film. Dans une scène où l’enfant s’enferme dans la salle de bains, elle menace de le rendre à l’assistance publique. Elle décide pourtant ensuite à le défendre coûte que coûte. La fin ouverte est juste. Elle laisse aux spectateurs le soin de réfléchir sur l’égalité des chances et les valeurs de la société moderne,
Le journal La Nación rappelle les chiffres officiels: En Argentine, 5 000 familles ont déposé un dossier d’adoption. Seulement 15 % d’entre elles sont prêtes à accueillir un enfant de plus de huit ans, et 0,8 % un enfant de plus de douze ans. Carlos Sorín prévient: “Un enfant qui n’est pas adopté court de grands risques de sombrer plus tard dans la marginalité”,
Filmographie
1986: La Era del ñandú. (Faux documentaire).
1986: Le Film du roi (La película del rey).
1989: Eversmile, New Jersey (Eterna sonrisa de New Jersey).
2002 : Historias mínimas.
2003: Ensayo (série TV).
2004: 18-j.
2004: Bombón el Perro (El Perro).
2005: Manos libres – El caso del bebé de los Perales (feuilleton TV).
2006: El camino de San Diego.
2009: La Fenêtre (La Ventana).
2011: El gato desaparece.
2012: Jours de pêche en Patagonie (Días de pesca).
2018: Joel, une enfance en Patagonie (Joel).