La semaine dernière, j’ai découvert à Beaubourg les oeuvres de Bang Hai Ja, peintre que je ne connaissais pas.
Le Centre Pompidou présente en effet jusqu’au 9 mars 2025 au Niveau 5 (salles 39 et 40) un ensemble de peintures de cette artiste coréenne (Séoul, 1937-Aubenas, 2022). La majeure partie est récemment entrée dans la collection grâce à une donation de sa famille. On peut y voir aussi deux vitrines d’archives et un film documentaire.
Bang Hai Ja était une figure singulière dans l’histoire de l’art qui relie la Corée et la France. Elle avait épousé un Français. Elle partageait sa vie entre Paris (où elle s’était installée dès 1961), Séoul et Ajoux en Ardèche. Abstraite, spirituelle, riche des deux cultures auxquelles elle puise (papier traditionnel hanji, pigments naturels…), son œuvre elle-même semble suspendue entre deux mondes. Dans un premier temps, elle s’inscrit dans le courant parisien de l’abstraction gestuelle. mais, elle développe dans son art une dimension spirituelle. L’art doit servir, en particulier dans sa manière de représenter la lumière, à élever l’humanité.
La Galerie Guillaume (32 rue de Penthièvre, 75008) représente l’artiste depuis près de vingt ans en France. Elle avait présenté l’exposition Bang Hai Ja, une vie de lumière du 19 juin au 25 juillet 2024. Une nouvelle exposition est visible dans cette galerie jusqu’au 28 septembre 2024 : Hommage à Bang Hai Ja : nouvel accrochage. Elle est accompagnée de photographies de Catherine Chouard et de peintures de Beah Shin. Ouverture du mardi au samedi, de 14h à 19h. Pierre Cabanne, Pierre Courthion, Charles Juliet, Gilbert Lascault, André Sauge, entre autres, ont écrit sur l’oeuvre de l’artiste coréenne.
Après vingt-trois ans de fermeture et sept ans de travaux , le trésor de la cathédrale de Chartres a rouvert dans la chapelle Saint-Piat le samedi 21 septembre 2024 à l’occasion des Journées européennes du patrimoine. Le public a pu découvrir un nouveau circuit.
Bang Hai Ja a conçu quatre vitraux pour la salle capitulaire de la chapelle Saint-Piat. Les panneaux précédents n’étaient pas décorés. Á présent, chaque panneau losangé, monté par les ateliers Glasmalerei Peters de Paderborn (Allemagne), est serti d’un cercle de vie aux nuances d’or et d’orange, pulsant différemment à chaque traversée des rayons du soleil. On les découvre après une descente d’escalier en colimaçon, éclairé de minuscules fenêtres grillagées.
Bang Hai Ja avait choisi le thème de la lumière, de l’amour et de la paix pour ses quatre verrières. Elle se souvenait ainsi de sa première impression, à la vue de la cathédrale : « Quand j’étais étudiante aux Beaux-Arts, à Paris, dans les années soixante, j’ai fait le pèlerinage de Chartres. J’ai ressenti un choc et de la joie quand j’ai découvert les vitraux. Dans ce monde violent, je crois que les gens ont soif de beau, de joie et de paix. »