Bang Hai Ja 1937-2022

Chartres. Cathédrale Notre-Dame. (CFA). 1194-1230.

Cinq jours dans le Perche et à Chartres. Temps froid, épais brouillard, mais un jour ensoleillé, avec une belle lumière, à Chartres justement.

Nous avons visité une fois encore la cathédrale Notre-Dame. Nous avons marché dans les ruelles de la vieille ville. Nous sommes entrés pour la première fois dans la Chapelle Saint-Piat qui renferme le trésor de la cathédrale. Elle a rouvert le 21 septembre 2024 après 24 ans de recherches et de restauration. Au fond de la cathédrale, un escalier vitré conduit à l’ancienne chapelle du premier étage. Le trésor est visible dans celle-ci et le dépôt lapidaire dans l’ancienne salle capitulaire qui se trouve au rez-de-chaussée. Les deux salles communiquent par un escalier dans la tourelle sud.

Nous y sommes allés surtout pour admirer les quatre nouveaux vitraux de l’artiste coréenne Bang Hai Ja qui remplacent les panneaux précédents qui n’étaient pas décorés. Nous avions découvert cette magnifique artiste au Centre Pompidou en septembre.

https://www.lesvraisvoyageurs.com/2024/09/27/bang-hai-ja/

Dans le projet que Bang Hai Ja a conçu pour la salle capitulaire, on retrouve le vocabulaire abstrait qu’elle a généralement utilisé, les compositions centrées et aussi les structures circulaires présentes dans les années 1970 comme représentations de l’univers. Face aux souffrances et aux violences du monde qui l’entoure, elle a souhaité insister sur le fait que l’univers est fait de lumière, de couleur et d’énergie. Elle délivre ainsi sur ces quatre panneaux un message de paix et affirme :

« La Lumière est Vie

La Vie est Amour

L’Amour est Joie

La Joie est Paix. »

Les quatre baies (388 x 146 m pour la plus petite ; 426 x 162 m pour les trois autres) ont été mises en place en 2022. L’artiste ne les a jamais vu installés. Elle est décédée le 15 septembre 2022.

Photos (CFA).

Bang Hai Ja

La semaine dernière, j’ai découvert à Beaubourg les oeuvres de Bang Hai Ja, peintre que je ne connaissais pas.

Lumière de la terre 2009 – Lumière de l’univers 2009 – Souffle de lumière 2009.

Le Centre Pompidou présente en effet jusqu’au 9 mars 2025 au Niveau 5 (salles 39 et 40) un ensemble de peintures de cette artiste coréenne (Séoul, 1937-Aubenas, 2022). La majeure partie est récemment entrée dans la collection grâce à une donation de sa famille. On peut y voir aussi deux vitrines d’archives et un film documentaire.
Bang Hai Ja était une figure singulière dans l’histoire de l’art qui relie la Corée et la France. Elle avait épousé un Français. Elle partageait sa vie entre Paris (où elle s’était installée dès 1961), Séoul et Ajoux en Ardèche. Abstraite, spirituelle, riche des deux cultures auxquelles elle puise (papier traditionnel hanji, pigments naturels…), son œuvre elle-même semble suspendue entre deux mondes.  Dans un premier temps, elle s’inscrit dans le courant parisien de l’abstraction gestuelle. mais, elle développe dans son art une dimension spirituelle. L’art doit servir, en particulier dans sa manière de représenter la lumière, à élever l’humanité.

De la lumière à la lumière 2014.

La Galerie Guillaume (32 rue de Penthièvre, 75008) représente l’artiste depuis près de vingt ans en France. Elle avait présenté l’exposition Bang Hai Ja, une vie de lumière du 19 juin au 25 juillet 2024. Une nouvelle exposition est visible dans cette galerie jusqu’au 28 septembre 2024 : Hommage à Bang Hai Ja : nouvel accrochage. Elle est accompagnée de photographies de Catherine Chouard et de peintures de Beah Shin. Ouverture du mardi au samedi, de 14h à 19h. Pierre Cabanne, Pierre Courthion, Charles Juliet, Gilbert Lascault, André Sauge, entre autres, ont écrit sur l’oeuvre de l’artiste coréenne.

Galerie Guillaume. 32 rue de Penthièvre, 75008-Paris.

Après vingt-trois ans de fermeture et sept ans de travaux , le trésor de la cathédrale de Chartres a rouvert dans la chapelle Saint-Piat le samedi 21 septembre 2024 à l’occasion des Journées européennes du patrimoine. Le public a pu découvrir un nouveau circuit.

Bang Hai Ja a conçu quatre vitraux pour la salle capitulaire de la chapelle Saint-Piat. Les panneaux précédents n’étaient pas décorés. Á présent, chaque panneau losangé, monté par les ateliers Glasmalerei Peters de Paderborn (Allemagne), est serti d’un cercle de vie aux nuances d’or et d’orange, pulsant différemment à chaque traversée des rayons du soleil. On les découvre après une descente d’escalier en colimaçon, éclairé de minuscules fenêtres grillagées.

Bang Hai Ja avait choisi le thème de la lumière, de l’amour et de la paix pour ses quatre verrières. Elle se souvenait ainsi de sa première impression, à la vue de la cathédrale : « Quand j’étais étudiante aux Beaux-Arts, à Paris, dans les années soixante, j’ai fait le pèlerinage de Chartres. J’ai ressenti un choc et de la joie quand j’ai découvert les vitraux. Dans ce monde violent, je crois que les gens ont soif de beau, de joie et de paix. »

Salle capitulaire de la chapelle Saint-Piat. Cathédrale de Chartres.