Fernando Pessoa (1888 – 1935 )

Retrato de Fernando Pessoa ( José de Almada Negreiros 1893-1970 ) 1954.

A espantosa realidade das coisas
É a minha descoberta de todos os dias.
Cada coisa é o que é,
E é difícil explicar a alguém quanto isso me alegra,
E quanto isso me basta.

Basta existir para se ser completo.
Tenho escrito bastantes poemas.
Hei-de escrever muitos mais, naturalmente.
Cada poema meu diz isto,
E todos os meus poemas são diferentes,
Porque cada coisa que há é uma maneira de dizer isto.

Às vezes ponho-me a olhar para uma pedra.
Não me ponho a pensar se ela sente.
Não me perco a chamar-lhe minha irmã.
Mas gosto dela por ela ser uma pedra,
Gosto dela porque ela não sente nada,
Gosto dela porque ela não tem parentesco nenhum comigo.

Outras vezes oiço passar o vento,
E acho que só para ouvir passar o vento vale a pena ter nascido.

Eu não sei o que é que os outros pensarão lendo isto;
Mas acho que isto deve estar bem porque o penso sem esforço,
Nem ideia de outras pessoas a ouvir-me pensar;
Porque o penso sem pensamentos,
Porque o digo como as minhas palavras o dizem.

Uma vez chamaram-me poeta materialista,
E eu admirei-me, porque não julgava
Que se me pudesse chamar qualquer coisa.
Eu nem sequer sou poeta: vejo.
Se o que escrevo tem valor, não sou eu que o tenho:
O valor está ali, nos meus versos.
Tudo isso é absolutamente independente da minha vontade.

7-11-1915

Alberto CaeiroPoemas Inconjuntos.

———————————————————————————————–L’effarante réalité des choses
est ma découverte de tous les jours.
Chaque chose est ce qu’elle est,
et il est difficile d’expliquer combien cela me réjouit
et combien cela me suffit.

Il suffit d’exister pour être complet.

J’ai écrit bon nombre de poèmes.
J’en écrirai bien plus, naturellement.
Cela, chacun de mes poèmes le dit,
et tous mes poèmes sont différents,
parce que chaque chose au monde est une manière de le proclamer.

Parfois je me mets à regarder une pierre.
Je ne me mets pas à penser si elle sent.
Je ne me perds pas à l’appeler ma soeur
mais je l’aime parce qu’elle est une pierre,
je l’aime parce qu’elle n’éprouve rien,
je l’aime parce qu’elle n’a aucune parenté avec moi.

D’autres fois j’entends passer le vent,
et je trouve que rien que pour entendre passer le vent, il vaut la peine d’être né.

Je ne sais ce que penseront les autres en lisant ceci ;
mais je trouve que ce doit être bien puisque je le pense sans effort,
et sans concevoir qu’il y ait des étrangers pour m’entendre penser :
parce que je le pense hors de toute pensée,
parce que je le dis comme le disent mes paroles.

Une fois on m’a appelé poète matérialiste,
et je m’en émerveillai, parce que je n’imaginais pas
qu’on pût me donner un nom quelconque.
Je ne suis même pas poète : je vois.
Si ce que j’écris a une valeur, ce n’est pas moi qui l’ai:
la valeur se trouve là, dans mes vers.
Tout cela est absolument indépendant de ma volonté.

7-11-1915

Alberto CaeiroPoèmes désassemblés – Le Gardeur de troupeaux (Poésie/Gallimard) – Traduit du portugais par Armand Guibert (1960).———————————————————————————————–

La confondante réalité des choses
Est ma découverte de tous les jours.
Chaque chose est ce qu’elle est
Et il est difficile d’expliquer à quiconque à quel point cela me réjouit,
Et à quel point cela me suffit.

Il suffit d’exister pour être complet.
J’ai écrit pas mal de poèmes.
J’en écrirai plus encore, naturellement.
Chacun de mes poèmes dit ça,
Et tous mes poèmes sont différents,
Puisque chaque chose qui existe est une manière de dire ça.

Quelquefois je me mets à regarder une pierre.
Je ne mets pas à penser si elle sent.
Je ne me fourvoie pas à l’appeler ma sœur.
Mais je l’aime parce qu’elle est une pierre,
Je l’aime parce qu’elle ne ressent rien,
Je l’aime parce qu’elle n’ a aucune parenté avec moi.

D’autres fois j’entends passer le vent,
Et je trouve que rien que pour entendre passer le vent, ça vaut la peine d’être né.

Je ne sais pas ce que les autres penseront en lisant ceci;
Mais je trouve que ça doit être bien puisque je le pense sans anicroche,
Sans la moindre idée de témoins attentifs à m’écouter penser;
Puisque je le pense sans pensée,
Puisque je le dis comme le disent mes mots.

Une fois on m’a appelé poète matérialiste,
Et j’en ai été fort surpris, car j’étais à cent lieues de penser
Qu’on pût m’affubler du moindre nom.
Moi je ne suis même pas poète: je vois.
Si ce que j’écris a quelque valeur, ce n’est pas moi qui l’ai;
La valeur se trouve ici, dans mes vers.
Tout ça est indépendant de ma volonté.

7-11-1915

Alberto Caeiro, Poèmes non assemblés. Traduction de Maria Antónia Câmara Manuel, Michel Chandeigne et Patrick Quillier. Christian Bourgois Editeur 1989. Reprise dans La Pléiade de Fernando Pessoa, Oeuvres poétiques, 2001.

Juan Ramón Jiménez (1881-1958)

Juan Ramón Jiménez.

EL VIAJE DEFINITIVO

…Y yo me iré. Y se quedarán los pájaros
cantando;
y se quedará mi huerto, con su verde árbol,
y con su pozo blanco.

Todas las tardes, el cielo será azul y plácido;
y tocarán, como esta tarde están tocando,
las campanas del campanario.

Se morirán aquellos que me amaron;
y el pueblo se hará nuevo cada año;
y en el rincón aquel de mi huerto florido y encalado,
mi espíritu errará, nostálgico…

Y yo me iré; y estaré solo, sin hogar, sin árbol
verde, sin pozo blanco,
sin cielo azul y plácido…
Y se quedarán los pájaros cantando.

Corazón en el viento en Poemas agrestes, 1910-1911.

Moguer. Casa natal de Juan Ramón Jiménez.

Fernando Pessoa (1888 – 1935)

Fernando Pessoa (sculpture de Lagoa Henriques 1923-2009), Café A Brasileira, Chiado, Lisbonne.

Tabacaria (Fernando Pessoa – Álvaro de Campos )

Não sou nada.
Nunca serei nada.
Não posso querer ser nada.
À parte isso, tenho em mim todos os sonhos do mundo…

Bureau de tabac (Fernando Pessoa – Álvaro de Campos)

Je ne suis rien.
Jamais je ne serai rien.
Je ne puis vouloir être rien.
Cela dit, je porte en moi tous les rêves du monde…

15 janvier 1928.

Charles Baudelaire

Charles Baudelaire. Autoportrait. Dessin a la plume. 1845.

Paysage

Je veux, pour composer chastement mes églogues,
Coucher auprès du ciel, comme les astrologues,
Et, voisin des clochers écouter en rêvant
Leurs hymnes solennels emportés par le vent.
Les deux mains au menton, du haut de ma mansarde,
Je verrai l’atelier qui chante et qui bavarde;
Les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité,
Et les grands ciels qui font rêver d’éternité.

II est doux, à travers les brumes, de voir naître
L’étoile dans l’azur, la lampe à la fenêtre
Les fleuves de charbon monter au firmament
Et la lune verser son pâle enchantement.
Je verrai les printemps, les étés, les automnes;
Et quand viendra l’hiver aux neiges monotones,
Je fermerai partout portières et volets
Pour bâtir dans la nuit mes féeriques palais.
Alors je rêverai des horizons bleuâtres,
Des jardins, des jets d’eau pleurant dans les albâtres,
Des baisers, des oiseaux chantant soir et matin,
Et tout ce que l’Idylle a de plus enfantin.
L’Emeute, tempêtant vainement à ma vitre,
Ne fera pas lever mon front de mon pupitre;
Car je serai plongé dans cette volupté
D’évoquer le Printemps avec ma volonté,
De tirer un soleil de mon coeur, et de faire
De mes pensers brûlants une tiède atmosphère.

Les Fleurs du Mal, 1857.

Frontispice de la première édition des Fleurs du mal annotée par Charles Baudelaire.

César Vallejo (1892-1938)

César Vallejo.

C’est un poème que nous avons souvent étudié avec nos élèves de Terminale. J. insistait, insistait. Elle voulait que je publie dans le blog ce poème. J’hésitais. Trop connu. Trop lu. Trop étudié. Elle avait raison. On ne peut pas le relire sans un pincement au coeur.

A mi hermano Miguel 

                                                                               In memoriam

Hermano, hoy estoy en el poyo de la casa,
¡donde nos haces una falta sin fondo!
Me acuerdo que jugábamos esta hora, y que mamá
nos acariciaba: “Pero, hijos …”.

Ahora yo me escondo,
como antes, todas estas oraciones
vespertinas, y espero que tú no des conmigo.
Por la sala, el zaguán, los corredores,
después, te ocultas tú, y yo no doy contigo.
Me acuerdo que nos hacíamos llorar,
hermano, en aquel juego.

Miguel, tú te escondiste
una noche de agosto, al alborear;
pero, en vez de ocultarte riendo, estabas triste.
Y tu gemelo corazón de esas tardes
extintas se ha aburrido de no encontrarte. Y ya
cae sombra en el alma.

Oye, hermano, no tardes en salir.
Bueno… Puede inquietarse mamá.

Los heraldos negros, 1918-19

A mon frère Miguel

                                                                                  In memoriam

Petit frère, je suis là assis sur le banc de notre maison,
où tu nous manques infiniment!
Je me rappelle, c’est l’heure où nous jouions, et maman
nous câlinait: «Vraiment, les enfants…»

Maintenant je me cache,
comme avant, toutes ces prières
vespérales, et j’espère que tu ne me trouveras pas.
Dans la grande salle, le vestibule, les couloirs.
Ensuite, c’est à toi de te cacher et moi, je ne te trouve pas.
Je me rappelle que nous nous faisions pleurer,
petit frère, à ce jeu-là.

Miguel, tu t’es caché
une nuit d’août, au lever du jour;
mais au lieu de te cacher en riant, tu étais triste…
Et ton coeur jumeau de ces après-midi
consumées, s’est lassé de ne pas te trouver. Et voilà
l’ombre qui tombe sur mon âme.

Dis, petit frère, ne tarde pas
à sortir. Allons? Maman pourrait s’inquiéter.

Los Hérauts noirs, 1918-19.

Traduction: Nicole Réda-Euvremer.

A mon frère Miguel

                                                                                                In memoriam

Mon frère, je suis assis aujourd’hui sur le banc de la maison,
où tu nous manques jusqu’au fond du fond!
Je m’en souviens c’est l’heure où nous jouions, et maman
nous caressait: «Allez, mes enfants…»

Je me cache maintenant;
comme auparavant, toutes ces prières
vespérales, et l’espoir que tu ne me trouves pas.
Le salon, le vestibule, les couloirs.
Et puis tu disparais, je ne te trouve pas.
je me souviens, nous en pleurions
de ce jeu-là, mon frère.

Miguel, tu t’es caché
une nuit d’août, à l’aube;
mais au lieu de disparaître en riant, tu étais triste.
Le coeur jumeau de ces après-midi
éteints s’est fatigué de ne pas te trouver. Depuis
il tombe de l’ombre sur l’âme.

Allons, mon frère, ne tarde pas
à sortir. Tu entends? Maman peut s’inquiéter.

Los Hérauts noirs, 1918-19.

Traduction: Laurence Bresse-Chanet.

Canta Mercedes Sosa. Disco: “Traigo un pueblo en mi voz” de 1973.

Pablo Neruda (1904 – 1973)

Pablo Neruda (Ricardo Eliécer Neftalí Reyes Basoalto) nació en Parral (Chile) el 12 de julio de 1904. Murió en la clínica Santa María de Santiago de Chile el 23 de septiembre de 1973, 12 días después del golpe militar. Sus casas fueron saqueadas por los militares.

Isla Negra. Casa Museo Pablo Neruda (arquitecto Germán Rodríguez Arias 1943-1945 + Sergio Soza 1965). Mascarón de proa.

Oda al presente (Pablo Neruda)

Este
presente
liso
como una tabla,
fresco,
esta hora,
este día
limpio
como una copa nueva
—del pasado
no hay una
telaraña—,
tocamos
con los dedos
el presente,
cortamos
su medida,
dirigimos
su brote,
está viviente,
vivo,
nada tiene
de ayer irremediable,
de pasado perdido,
es nuestra
criatura,
está creciendo
en este
momento, está llevando
arena, está comiendo
en nuestras manos,
cógelo,
que no resbale,
que no se pierda en sueños
ni palabras,
agárralo,
sujétalo
y ordénalo
hasta que te obedezca,
hazlo camino,
campana,
máquina,
beso, libro,
caricia,
corta su deliciosa
fragancia de madera
y de ella
hazte una silla,
trenza
su respaldo,
pruébala,
o bien
escalera!
Si,
escalera,
sube
en el presente,
peldaño
tras peldaño,
firmes
los pies en la madera
del presente,
hacia arriba,
hacia arriba,
no muy alto,
tan sólo
hasta que puedas
reparar
las goteras
del techo,
no muy alto,
no te vayas al cielo,
alcanza
las manzanas,
no las nubes,
ésas
déjalas
ir por el cielo, irse
hacia el pasado.

eres
tu presente,
tu manzana:
tómala
de tu árbol,
levántala
en tu
mano,
brilla
como una estrella,
tócala,
híncale el diente y ándate
silbando en el camino.

Nuevas odas elementales (1955)

Isla Negra (Chile). Casa Museo Pablo Neruda. Campanas.

Luis Cernuda

Luis Cernuda.

Luis Cernuda est né le 21 septembre 1902 à Séville. Exilé en 1938 au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et enfin au Mexique, il est mort sans revoir son pays le 5 novembre 1963 à Mexico. Il avait 61 ans.

Peregrino ( Luis Cernuda )

¿Volver? Vuelva el que tenga,
Tras largos años, tras un largo viaje,
Cansancio del camino y la codicia
De su tierra, su casa, sus amigos,
Del amor que al regreso fiel le espere.

Mas, ¿tú? ¿Volver? Regresar no piensas,
Sino seguir libre adelante,
Disponible por siempre, mozo o viejo,
Sin hijo que te busque, como a Ulises,
Sin Ítaca que aguarde y sin Penélope.

Sigue, sigue adelante y no regreses,
Fiel hasta el fin del camino y tu vida,
No eches de menos un destino más fácil,
Tus pies sobre la tierra antes no hollada,
Tus ojos frente a lo antes nunca visto.

Desolación de la quimera (1962)

Pélerin

Revenir? Que revienne celui qui
Après de longues années, après un long voyage,
Est fatigué de la route et désire revoir
Son pays, sa maison, ses amis,
l’amour qui fidèlement attend qu’il revienne.

Mais, toi, Revenir? Tu ne penses pas revenir
Mais poursuivre en liberté,
Toujours disponible, jeune ou vieux,
sans enfant qui te cherche, comme Ulysse,
Sans Ithaque qui t’attend et sans Pénélope.

Continue, continue encore et ne reviens pas,
fidèle jusqu’à la fin du chemin et de la vie,
Ne regrette pas un destin plus facile,
Tes pieds sur la terre qui n’a pas été encore foulée,
Tes yeux face à ce qui n’a jamais été vu auparavant.

Desolation de la chimère (1962)

Ángel González

CUMPLEAÑOS 

Yo lo noto: cómo me voy volviendo
menos cierto, confuso,
disolviéndome en aire
cotidiano, burdo
jirón de mí, deshilachado
y roto por los puños.

Yo comprendo: he vivido
un año más, y eso es muy duro.
¡Mover el corazón todos los días
casi cien veces por minuto!

Para vivir un año es necesario
morirse muchas veces mucho.

Áspero mundo (1956)

Ángel González en Oviedo.

Antonio Machado

Antonio Machado. v. 1927 (Alfonso).

Juan de Mairena II (1936-1938), LXXXVII

“En esta egregia Barcelona -hubiera dicho Juan de Mairena en nuestros días-, perla del mar latino, y en los campos que la rodean, y que yo me atrevo a llamar virgilianos, porque en ellos se da un perfecto equilibrio entre la obra de la Naturaleza y la del hombre gusto releer a Juan Maragall, a Mosén Cinto, a Ausias March, grandes poetas de ayer, u otros, grandes también, de nuestros días. Como a través de un cristal coloreado y no del todo transparente para mí, la lengua catalana, donde yo creo sentir la montaña, la campanilla y el mar, me deja ver algo de estas mentes iluminadas, de estos corazones ardientes de nuestra Iberia. Y recuerdo al gigantesco Lulio, el gran mallorquín. ¡Si la guerra nos dejará pensar! ¡Si la guerra nos dejará sentir! ¡Bah! Lamentaciones son éstas de pobre diablo. Porque la guerra es un tema de meditación como otro cualquiera, y un tema cordial esencialísimo. Y hay cosas que sólo la guerra nos hace ver claras. Por ejemplo: ¡Qué bien nos entendemos en lenguas maternas diferentes, cuantos decimos, de este lado del Ebro, bajo un diluvio de iniquidades: «Nosotros no hemos vendido nuestra España!» Y el que esto se diga en catalán como en castellano en nada amengua ni acrecienta su verdad.”

6 de octubre de 1938.

En 2017, la Municipalité de Sabadell (ERC-CUP) avait commandé à  Diego Abad d’étudier la nomenclature des noms de rues de cette importante ville catalane (211 000 habitants), située dans la banlieue de Barcelone. Ce pseudo-historien  avait proposé d’éliminer entre autres ceux  d’ Antonio Machado ou de Francisco de Quevedo,  les accusant d’avoir été  “españolistas” ou “anticatalanistas”. Depuis , les autorités actuelles de la ville ont été obligées de faire marche arrière.

 

Josep Fontana

Josep Fontana, 2017.

L’historien catalan, Josep Fontana i Lázaro, né le 20 novembre 1931 à Barcelone, est  mort dans sa ville natale le 28 août 2018. Ce grand historien marxiste était  professeur émérite de l’université Pompeu Fabra de Barcelone et spécialiste de l’histoire de l’Espagne contemporaine. Il se présentait comme “rojo y nacionalista, que no son dos cosas incompatibles”. Il fut membre du PSUC de 1957 à 1980. Le franquisme l’expulsa de l’université en 1966 à cause de son engagement politique.

Principales oeuvres: – La quiebra de la monarquía absoluta (1814-1820), 1971.

– Historia. Análisis del pasado y proyecto social, 1982.

La crisis del Antiguo Régimen (1808-1832) , 1992.

Hacienda y Estado 1823-1833, 2001.

Por el bien del imperio. Una historia del mundo desde 1945, 2011.

La formació d’una identitat, 2014

El siglo de la revolución. Una historia del mundo desde 1914, 2017.

Ses maîtres furent Ferran Soldevila, Jaume Vicens Vives et Pierre Vilar.

Il avait fait publier en espagnol chez Ariel, puis Crítica de grands historiens comme Eric Hobsbawm, E. P. Thompson, George Rudé, Michele Vovelle, Marc Bloch, Albert Soboul  Mary Beard, Pierre Vilar ou David S. Landes.

Un seul de ses livres a été publié et préfacé en français par Jacques Le Goff au Seuil en 1995 dans la collection Faire l’Europe: L’Europe en procès. Publié en espagnol en 1994:  Europa ante el espejo.

Ce poème de Bertolt Brecht était affiché dans son bureau: ” “Quien todavía esté vivo que no diga jamás: lo que es seguro no es seguro. Todo no será siempre igual. Cuando hayan hablado los opresores, hablarán los oprimidos. El que haya caído, debe levantarse, el que haya perdido, debe luchar. ¿Quién podrá detener al que conoce la verdad? Porque los vencidos de hoy son los vencedores de mañana, y el jamás se va a convertir en ahora mismo”.

Bertolt Brecht.

ELOGE DE LA DIALECTIQUE
L’injustice aujourd’hui s’avance d’un pas sûr.
Les oppresseurs dressent leurs plans pour 10 000 ans.
La force affirme : les choses resteront ce qu’elles sont.
Pas une voix, hormis la voix de ceux qui règnent,
Et sur tous les marchés l’exploitation proclame : c’est maintenant que je commence.
Mais chez les opprimés, beaucoup disent maintenant:
Ce que nous voulons ne viendra jamais.

Celui qui vit encore ne doit pas dire: jamais.
Ce qui est assuré n’est pas sûr.
Les choses ne restent pas ce qu’elles sont.
Quand ceux qui règnent auront parlé,
Ceux sur qui ils régnaient parleront.
Qui donc osé dire: jamais?
De qui dépend que l’oppression demeure ? De nous.
De qui dépend qu’elle soit brisée ? De nous.
Celui qui s’écroule abattu, qu’il se dresse.
Celui qui est perdu : qu’il lutte!
Celui qui a compris pourquoi il en est là, comment le retenir?
Les vaincus d’aujourd’hui sont les vainqueurs de demain.
Et jamais devient : aujourd’hui.”

(Traduction: Maurice Regnaut)