No man is an island entire of itself; every man is a piece of the continent, a part of the main; if a clod be washed away by the sea, Europe is the less, as well as if a promontory were, as well as any manner of thy friends or of thine own were; any man’s death diminishes me, because I am involved in mankind. And therefore never send to know for whom the bell tolls; it tolls for thee.
(Version: anglais ancien)
No man is an Iland, intire of itselfe; every man
is a peece of the Continent, a part of the maine;
if a Clod bee washed away by the Sea, Europe
is the lesse, as well as if a Promontorie were, as
well as if a Manor of thy friends or of thine
owne were; any mans death diminishes me,
because I am involved in Mankinde;
And therefore never send to know for whom
the bell tolls; It tolls for thee.
MEDITATION XVII. Devotions upon Emergent Occasions, 1624.
Nul homme n’est une île,
complète en elle-même;
chaque homme est un morceau du continent, une part de l’ensemble;
si un bout de terre est emporté par la mer, l’Europe
en est amoindrie, comme si un promontoire l’était,
comme si le manoir de tes amis ou le tien l’était.
La mort de chaque homme me diminue,
car je suis impliqué dans l’humanité.
N’envoie donc jamais demander pour qui la cloche sonne:
elle sonne pour toi.
Méditations en temps de crise. Rivages, 2002. Traduit de l’anglais par Franck Lemonde.
Charles BAUDELAIRE est mort le 31 août 1867, malade de la syphilis. Il avait 46 ans. il est enterré au cimetière du Montparnasse (6 ème division), dans la même tombe que son beau-père détesté, le général Aupick, et sa mère Caroline.
Le crépuscule du matin
La diane chantait dans les cours des casernes,
Et le vent du matin soufflait sur les lanternes.
C’était l’heure où l’essaim des rêves malfaisants
Tord sur leurs oreillers les bruns adolescents ;
Où, comme un oeil sanglant qui palpite et qui bouge,
La lampe sur le jour fait une tache rouge ;
Où l’âme, sous le poids du corps revêche et lourd,
Imite les combats de la lampe et du jour.
Comme un visage en pleurs que les brises essuient,
L’air est plein du frisson des choses qui s’enfuient,
Et l’homme est las d’écrire et la femme d’aimer.
Les maisons çà et là commençaient à fumer.
Les femmes de plaisir, la paupière livide,
Bouche ouverte, dormaient de leur sommeil stupide ;
Les pauvresses, traînant leurs seins maigres et froids,
Soufflaient sur leurs tisons et soufflaient sur leurs doigts.
C’était l’heure où parmi le froid et la lésine
S’aggravent les douleurs des femmes en gésine ;
Comme un sanglot coupé par un sang écumeux
Le chant du coq au loin déchirait l’air brumeux ;
Une mer de brouillards baignait les édifices,
Et les agonisants dans le fond des hospices
Poussaient leur dernier râle en hoquets inégaux.
Les débauchés rentraient, brisés par leurs travaux.
L’aurore grelottante en robe rose et verte
S’avançait lentement sur la Seine déserte,
Et le sombre Paris, en se frottant les yeux,
Empoignait ses outils, vieillard laborieux.
No te conoce el toro ni la higuera,
ni caballos ni hormigas de tu casa.
No te conoce ni el niño ni la tarde
porque te has muerto para siempre.
No te conoce el lomo de la piedra,
ni el raso negro donde te destrozas.
No te conoce tu recuerdo mudo
porque te has muerto para siempre.
El otoño vendrá con caracolas,
uva de niebla y montes agrupados,
pero nadie querrá mirar tus ojos
porque te has muerto para siempre.
Porque te has muerto para siempre,
como todos los muertos de la Tierra,
como todos los muertos que se olvidan
en un montón de perros apagados.
No te conoce nadie. No. Pero yo te canto.
Yo canto para luego tu perfil y tu gracia.
La madurez insigne de tu conocimiento.
Tu apetencia de muerte y el gusto de su boca.
La tristeza que tuvo tu valiente alegría.
Tardará mucho tiempo en nacer, si es que nace,
un andaluz tan claro, tan rico de aventura.
Yo canto su elegancia con palabras que gimen
y recuerdo una brisa triste por los olivos.
Llanto por Ignacio Sánchez Mejías, 1934
4. Âme absente
A ma chère amie Encarnación López Júlvez
Ni le taureau ni le figuier ne te connaissent,
ni les chevaux ni les fourmis de ta maison.
Ni l’enfant ni le soir ne te connaît
parce que tu es mort pour toujours.
Ni l’arête de la pierre ne te connaît,
ni le satin noir où tu te défais,
ni ton souvenir muet ne te connaît
parce que tu es mort pour toujours.
L’automne viendra avec ses conques,
raisins de nuages et cimes regroupées,
Mais nul ne voudra regarder dans tes yeux
parce que tu es mort pour toujours.
Parce que tu es mort pour toujours,
comme tous les morts de la Terre,
comme tous les morts qu’on oublie
dans un amas de chiens éteints.
Nul ne te connaît plus. Non. Pourtant, moi, je te chante.
Je chante pour des lendemains ton allure et ta grâce.
La maturité insigne de ton savoir.
Ton appétit de mort et le goût de sa bouche.
La tristesse que cachaient ta joie et ta bravoure. Il tardera longtemps à naître, s’il naît un jour, un Andalou si noble, si riche d’aventures. Je chante son élégance sur un ton de plainte et je me souviens d’une brise triste dans les oliviers.
Chant funèbre pour Ignacio Sánchez Mejías
(Traduction en français, Sylvie Corpas et Nicolas Pewny)
Valery Larbaud est un écrivain français original de la première partie du XX ème siècle. Il est à la fois poète, romancier, essayiste et traducteur. Il a écrit sous les pseudonymes d’ Archibald-Orson Barnabooth, L. Hagiosy, X. M. Tourmier de Zamble. Né le 29 août 1881 à Vichy, il est le fils unique de Nicolas Larbaud, pharmacien de profession et d’Isabelle Bureau des Étivaux, fille d’un avocat et militant républicain. Son père meurt en 1889. Il est donc élevé dans une certaine rigueur protestante par sa mère et sa tante. En Bourbonnais, l’enfant vit entre trois demeures: une maison avenue Victoria à Vichy, une villa à Saint-Yorre et la propriété de Valbois près de Saint-Pourçain-sur-Sioule. La fortune familiale (son père était propriétaire de la source Vichy Saint-Yorre) lui assure une vie aisée. Il obtient une licence ès-lettres en 1908. En décembre 1908, il fait publier Poèmes par un riche amateur sans faire connaître sa véritable identité. Il se convertit au catholicisme en 1910. Valery Larbaud parcourt l’Europe entière à grands frais: Paquebots de luxe, Orient-Express, grands hôtels. Il mène une vie de dilettante, de dandy. Il fréquente Montpellier l’hiver et se rend dans de nombreuses stations thermales pour se soigner. En 1911, son roman Fermina Márquez, consacré aux amours de l’adolescence, obtient quelques voix au Prix Goncourt. Valery Larbaud parle anglais, allemand, italien et espagnol. Il fait connaître en France de nombreuses grandes œuvres étrangères: Samuel Butler, James Joyce, Ramón Gómez de la Serna entre autres. Il rencontre James Joyce en 1920. La première traduction française d’Ulysse a été commencée dès 1924 par Auguste Morel, assisté par Stuart Gilbert. Elle a été entièrement revue par Valery Larbaud et James Joyce et publiée par La maison des Amis des Livres d’Adrienne Monnier en 1929. Á Vichy, il reçoit ses amis: Charles-Louis Philippe, André Gide, Léon-Paul Fargue et G. Jean-Aubry, son biographe. Il oeuvre à la notoriété de Charles-Louis Philippe ou d’Henry J.M. Levet, deux auteurs morts jeunes. Á Paris, de 1919 à 1937, il habite un petit immeuble au 71, rue du Cardinal-Lemoine. James Joyce et sa famille y logent quand il est absent.
En novembre 1935, il est atteint d’hémiplégie et d’aphasie. Il passe les vingt-deux dernières années de sa vie, cloué dans un fauteuil. Il sera pendant des années soigné par son ami, le professeur Théophile Alajouanine, spécialiste des aphasies, qui écrira aussi sa biographie. Ayant dépensé sa fortune, il doit revendre ses propriétés et sa bibliothèque de quinze mille volumes en 1948 en viager à la ville de Vichy, sa ville natale.
Il est mort le 2 février 1957 et est enterré au cimetière des Bartins à Vichy. Cet écrivain attachant est plus qu’un «riche amateur» , qu’un « citoyen des wagons-lits ».
Oeuvres:
Les Portiques (1896)
Poèmes, par un riche amateur, ou Oeuvres françaises de M. Barnabooth (1908)
Fermina Marquez (l910)
A.O. Barnabooth: Journal d’un milliardaire (1913)
A.O. Barnabooth. Ses oeuvres complètes, c’est à dire un conte, ses poésies, et son journal intime (1913)
Enfantines (l 918)
Beauté, mon beau souci… (1920)
Amants, heureux amants… (1921)
Mon plus secret conseil… (1923)
Ce vice impuni, la lecture (l924)
Septimanie (1925)
Ce vice impuni, la lecture. Domaine anglais (l 925)
200 chambres, 200 chambres de bains (l926)
Allen (l 927)
Jaune, Bleu, Blanc. (1927)
Aux couleurs de Rome (l 938)
Ce vice impuni, la lecture. Domaine français (l941)
Sous l’invocation de de Saint Jérôme (Portrait de saint Jérôme du Greco. Collection Frick de New York (1946)
Gaston d’Ercoule (1952)
«Cueille ce triste jour d’hiver sur la mer grise, D’un gris doux, la terre est bleue et le ciel bas Semble tout à la fois désespéré et tendre;»
En 1905, une amie le relançant de Mannheim, Valery Larbaud exprime le désir et la nécessité d’un voyage en Suède. Par Paris, Liège et Cologne, il atteint Mannheim le 10 août. Le lendemain, le couple est à Hambourg, le surlendemain à Kiel. De là, il va à Copenhague où il demeure une semaine. Pélerinage shakespearien au rivage d’Elseneur le 25 août. Par Kronenberg, les voyageurs gagnent Stockholm en bateau. Ils y restent une semaine, puis vont passer trois jours dans une auberge à Finja. Au début septembre, par Malmoe, ils reviennent à Copenhague. On trouve trace de ce voyage dans le poème Stockholm ainsi que dans A.O. Barnabooth: Journal intime d’un milliardaire.
Stockholm
Fillettes qui vendez les journaux, court-vêtues,
En bleu clair avec des cols marins blancs,
Vous revoilà, toujours pour moi mystérieuses.
On ne sait : vous avez entre douze et vingt ans;
On se demande si vous avez des amoureux;
Vous vous ressemblez non seulement de costume,
Mais de visage, beaux visages blancs, brillants,
Aux traits aimablement durs, aux yeux farouches et bleus.
Il y a quelques années, je fus amoureux de vous toutes,
Comme j’ai été amoureux des bouquetières romaines,
Des jeunes filles de l’île de Marken, qu’on va voir d’Amsterdam,
Des paysannes de Corfou, et même aussi
D’une fausse bohémienne joueuse d’orgue de Barbarie à Londres.
Le déguisement émeut toujours mon cœur de poète,
Et votre vue me fait imaginer des aventures.
Djürgarden, jardins pâles loin des longs quais de pierres
Grises d’un gris si doux, si pur et estival!
Je veux errer dans ces bocages, le long de ces théâtres,
Le cœur tout alourdi de calorie-punch glacé.
J’irai dans les jardins des restaurations
Où des messieurs enivrés dorment sur les tables;
J’irai entendre là les derniers airs de Berlin.
Et puis je regarderai l’étalage merveilleux
Du marchand de phonographes qui est au coin de l’Arsenalsgatan
Et la statue de Charles XII me sourira dans les verdures de cette place ombreuse et douce
Où j’ai souffert.
Stromparterren, place où l’on boit, au bord des eaux,
Comme dans l’eau, et sous un pont, sous des feuillages,
Le soir, du calorie-punch, et des liqueurs que l’on ne sert,
Qu’en flacons d’un quart de litre, qu’il faut bien vider!
Cela est la plus douce chose de Stockholm.
Cela fait penser à Venise et à des soirs sur la Tamise,
Et c’est plus beau que les marchandes de journaux…
Et, pour vous garantir de l’humidité des soirs,
On vous fait envelopper d’une couverture de laine
D’un rouge éclatant, en sorte
Que les dames sont toutes des petits Chaperons-Rouges.
1905
A.O. Barnabooth, Ses Oeuvres complètes, c’est-à-dire un Conte, ses Poésies et son Journal intime. 1913.
Seis poemas galegos de Federico García Lorca. Estos poemas, escritos directamente en gallego, surgen de los viajes realizados por el poeta a Galicia desde 1931. Fueron escritos entre 1932 y 1934 y publicados en 1935 en Santiago de Compostela por la Editorial Nós, fundada en 1927 por Ángel Casal. Se trata de un homenaje al paisaje y a la lengua de Galicia.
El poeta granadino era admirador de Rosalía de Castro, de Eduardo Pondal y Manuel Curros Enríquez, así como de los poetas medievales gallegos Martín Codax y Meendiño, y de los portugueses Luís de Camões o Gil Vicente. Tenía también en Madrid varios amigos gallegos: el musicólogo Jesús Bal y Gay, los poetas Eugenio Montes y Serafín Ferro y el joven Ernesto Pérez Guerra, quien ejerció una gran influencia sobre él. En 1933, éste le presentó a Eduardo Blanco Amor, quien dos años después se encargó de la publicación de los Seis poemas galegos.
La publicación de los poemas fue anunciada por la revista Nós, en su número de mayo-junio de 1935, entre las «nuevas obras publicadas» de la editorial. El colofón del libro lleva, sin embargo, fecha del 27 de diciembre de 1935. Blanco Amor prologó la edición.
Lorca inicia y cierra la serie de poemas con dos homenajes a la ciudad de Santiago de Compostela.
«Madrigal á cidade de Santiago» («Madrigal a la ciudad de Santiago»), dedicado a Martínez Barbeito.
«Romaxe de Nosa Señora da Barca» («Romería de Nuestra Señora de la Barca»)
«Cántiga do neno da tenda» («Cántiga del niño de la tienda») dedicada a Ernesto Pérez Guerra, habla del sentimiento de los emigrantes
«Noiturnio do adoescente morto» («Nocturno del adolescente muerto»)
«Canzón de cuna pra Rosalía Castro, morta» («Canción de cuna para Rosalía Castro, muerta»)
«Danza da lúa en Santiago» («Danza de la luna en Santiago»)
Danza da lúa en Santiago
¡Fita aquel branco galán,
olla seu transido corpo!
É a lúa que baila
na Quintana dos mortos.
Fita seu corpo transido
negro de somas e lobos.
Nai: A lúa está bailando
na Quintana dos mortos.
¿Quén fire potro de pedra
na mesma porta do sono?
¡É a lúa! ¡É a lúa
na Quintana dos mortos!
¿Quén fita meus grises vidros
cheos de nubens seus ollos?
¡É a lúa! ¡É a lúa
na Quintana dos mortos!
Déixame morrer no leito
soñando con froles dóuro.
Nai: a lúa está bailando
na Quintana dos mortos.
¡Ai filla, co ar do céo
vólvome branca de pronto!
Non é o ar, é a triste lúa
na Quintana dos mortos.
“A mesma noite foron asasinados Federico García Lorca e o editor dos seus “Seis Poemas Galegos”, Ánxel Casal. Granada, Compostela. Os mesmos disparos. O mesmo crime. Sabemos quienes fuisteis.”
Ánxel Casal Gosenxe (La Coruña, 17 de diciembre de 1895 – Teo, La Coruña, agosto de 1936), fue un editor y político español.
En 1909 emigró a Buenos Aires. Allí estuvo empleado en diversos oficios durante dos años. Volvió a La Coruña y encontró trabajo en el consulado de Francia. Debido a la precariedad económica emigró otra vez, esta vez a Burdeos, pero regresó a los pocos meses. De 1914 a 1917 cumplió el servicio militar, del que siempre guardaría malos recuerdos. Se unió a las Irmandades da Fala de La Coruña, colaboró en el Conservatorio de Arte Gallego y fue el promotor y primer maestro de la escuela de la enseñanza gallega (galleguista y laica) de las Irmandades, la primera que utilizó oficialmente el gallego (1926-1931).
En 1920 se casó con María Miramontes y para sobrevivir abrieron una tienda de tejidos. En noviembre de 1924, en colaboración con Leandro Carré Alvarellos, fundó la Editorial Lar.
Lar representó el verdadero comienzo de la novelística gallega, pues creó una colección de breves novelas mensuales, cuya tirada era de 3000 ejemplares. Abrieron la colección con un título de Wenceslao Fernández Flórez, A miña muller, y la colección resultó un verdadero éxito editorial. Compraron imprenta propia y empezaron a editar el órgano galleguista A Nosa Terra.
Se desvinculó de esa iniciativa para fundar en 1927 la Editorial Nós. De su imprenta salían A Nosa Terra y la revista Nós. La revista Nós, que se había fundado en Orense en 1920 y que a partir del número 16 se había empezado a imprimir en Pontevedra en busca de menores costes, a pesar de todo tuvo que suspender su publicación dos números después, el 1 de junio de 1923, encuentra en la imprenta Lar el medio para seguir publicándose. El 25 de julio de 1925 salió el número 19.
El nombre completo de la editorial era «Nós, Pubricacións Galegas e Imprenta». Toda su actividad estaba relacionada con la cultura de Galicia. El taller imprimía la revista A Nosa Terra, que era como el órgano oficial de las Irmandades da Fala. También publicó El Momento, un periódico vespertino, y la mayor parte de las publicaciones del Instituto de Estudios Gallegos. Casal también era un miembro muy activo del Conservatorio de Arte Gallego de La Coruña, con el que colaboró en la puesta en escena de varias obras de teatro gallego. En 1930 fundó el periódico republicano El Momentoque, el cual, por falta de apoyo, sólo duraría 14 números y arrastraría a Nós casi a la quiebra.
En agosto de 1931 se trasladó a Santiago de Compostela para tratar de salvar la editorial. Militante desde su creación del Partido Galeguista, fue alcalde de Santiago desde febrero de 1936 hasta su asesinato. Allí continuó imprimiendo y colaborando con diversas iniciativas republicanas, galleguistas y sindicalistas. Fue el editor e impresor de las revistas vanguardistas Claridad (1934) y Ser (1935) y promotor de la Asociación de Escritores de Galicia, creada en abril de 1936 y truncada por la guerra civil.
Tras la sublevación militar del 18 de julio escapó hacia la parroquia de Vilantime, en Arzúa. Fue detenido el 4 de agosto, y su cuerpo apareció el 19 de agosto en un foso de la carretera de la parroquia de Cacheiras, marcado hoy con un pequeño monumento.
La madrugada del 18 de agosto de 1936, los falangistas asesinaron al poeta Federico García Lorca, junto al maestro republicano Dióscoro Galindo y los banderilleros Francisco Galadí y Joaquín Arcollas, en el camino que va de Víznar a Alfacar (Granada).
Despedida
Si muero, dejad el balcón abierto.
El niño come naranjas. (Desde mi balcón lo veo).
El segador siega el trigo. (Desde mi balcón lo siento).
Le réalisateur espagnol n’a parlé ni dans ses interviews ni dans ses mémoires de son activité militante dans le Parti Communiste d’Espagne. C’est seulement après sa mort que fut publiée la lettre qu’il a adressé à André Breton le 6 mai 1932. Elle est conservée à la Bibliothèque Nationale et marque sa rupture avec le groupe surréaliste.
Lettre de Luis Buñuel à André Breton
Paris, 6 mai 1932
Je ne crois pas que malgré mon retard, ne soit encore temps de, par cette lettre, prendre position vis à vis du groupe surréaliste et faire face aux derniers évènemants qui ont marqué une étape aussi particulièrement grave dans l’avenir même du surréalisme. Quand il y a quelques années j’ai voulu joindre mon activité a la votre – a part d’autres qualités d’ordre purement poétique – le grand reconfort moral, autentiquement subversif representé par le surréalisme, se dressant impitoyablement contre la pourriture intelectuelle de la bourgeoisie dont moi même je sortais et contre laquelle depuis longtemps je m’étais révolté. Le seul fait d’avoir uni mon propre devenir ideologique a celui du surréalisme a pû me conduire quelque temps après à donner mon adhesion au P.C.E. et je vois là, tant subjective qu’objectivement, une preuve de la valeur revolutionnaire du surréalisme, ma position actuelle étant la consequence obligée de notre collaboration de ces dernières années. Il y a seulement quelques mois je ne croyais pas à la possibilité qu’une contradiction apparemment violent allait se lever entre ces deux disciplines, surréaliste et communiste. Or, les derniers événements on démontré qu’aujourd’hui ces deux activités semblent être incompatibles, et d’une part et de l’autre. Vous comprendrez que sans ma recente adhesion au P.C. – avec tout ce que cela represente dans le terrain ideologique et pratique – le problème ne se poserait même pas et que je continuerais à travailler avec vous, mais dans l’état de choses actuelle ne saurait être question pour un communiste de douter un instant entre le choix de son parti et de n’importe quelle autre activité ou discipline. Je ne me crois pas très doué politiquement et je pretends que mes possibilites seraient plus avantageusement employées dans le surréalisme mais il me manque la conviction que je servirait mieux la revolution parmi vous que militant dans le parti, auquel, tout de même, j’ai des moyens pour aider. Le fait que ma separation de votre activité n’implique pas l’abandon total de TOUTES vos conceptions mais seulement de celles qu’AUJOURD’HUI s’opposent à l’acceptation du surréalisme par le P .C. et que, je veux bien le croire, sont d’ordre purement formel et passager. Par exemple, poetiquement il n’est pas question que je puisse avoir d’autres conceptions que les votres tout en pensant qu’il est impossible aujourd’hui de maintenir une conception « fermée » de la poésie au dessus de la lutte de classes. C’est dans ce mot « fermée » que j’appuie une possible discrepance avec vous. La valeur subversive même de la poésie hors de ce contenu ne pourra être que subjetive sans que cette consideration n’empeche que, du point de vue emotive et de l’amour le poème « Union libre » ne soit pour moi tout ce qu’il y a de plus admirable. Je ne suis pas appelé à resoudre ce difficile problème et en attendant, je me contente d’admettre, a coté de la poésie telle que vous l’entendez ou plutot telle que je l’entends d’après le surréalisme, une forme d’expression moins pure qui puisse servir pour la propagande et qui arrive a toucher directement aux masses. C’est dans ce sens que j’ai toujours aimé le poème « Front rouge » ou tout au moins son intention. Avant de finir cette lettre, que j’ai reduite juste pour dire l’essentiel, je veux vous exprimer également mon desaccord total avec les tracts et brochure qui ont suivi « Misère de la poésie », et tout specialement avec « Paillasse ». Comme j’ai toujours crû, je continue a croire à votre sincerité de revolutionnaire mais cela n’empeche pas que, si je tiens compte des « circonstances » qui ont precedé l’accusation dans l’Huma de votre brochure par Aragon, et su sens « stricte et litteral » de la dite accusation, je puisse le moins du monde me joindre a rien venant du groupe surréaliste, et qui tenterait de ruiner l’activité revolutionnaire d’Aragon dont l’affaire est loin d’être fini.
J’ai déjà fait allusion à ce poème très apprécié par Julien Gracq (En lisant, en écrivant). Voir la note du 29 juillet 2018. Merci à C.W.
Marie
Vous y dansiez petite fille
Y danserez-vous mère-grand
C’est la maclotte qui sautille
Toutes les cloches sonneront
Quand donc reviendrez-vous Marie
Les masques sont silencieux
Et la musique est si lointaine
Qu’elle semble venir des cieux
Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine
Et mon mal est délicieux
Les brebis s’en vont dans la neige
Flocons de laine et ceux d’argent
Des soldats passent et que n’ai-je
Un coeur à moi ce coeur changeant
Changeant et puis encor que sais-je
Sais-je où s’en iront tes cheveux
Crépus comme mer qui moutonne
Sais-je où s’en iront tes cheveux
Et tes mains feuilles de l’automne
Que jonchent aussi nos aveux
Je passais au bord de la Seine
Un livre ancien sous le bras
Le fleuve est pareil à ma peine
Il s’écoule et ne tarit pas
Quand donc finira la semaine