Je continue de lire les poèmes posthumes de Pablo Neruda repris en Poésie/Gallimard et traduits par Claude Couffon.
” Les huit livres réunis dans le présent volume constituent l’oeuvre poétique posthume de Pablo Neruda. Dans La rose détachée, Neruda s’interroge sur le mystère des statues de l’île de Pâques «entourées par le silence bleu». Jardin d’hiver est une émouvante méditation sur l’homme vieillissant, admirablement complétée par les souvenirs et fables guillerettes égrenés dans Le coeur jaune. 2000 poursuit l’interrogation commencée dans Fin de monde : à quels événements, à quelle mutation assistera le squelette du poète en cet « an 2000 à l’an 1000 pareil » ? Élégie est consacré aux rues et aux curiosités de Moscou et surtout à l’évocation des figures présentes ou disparues des amis russes ou exilés en Union soviétique : Ehrenbourg, Maïakovski et Lily Brik, Evtouchenko, Nazim Hikmet… La mer et les cloches présente de nouveaux aspects de la retraite chère à Neruda : l’Île Noire.Enfin, Défauts choisis réclame avec humour le droit aux faiblesses et aux erreurs, sans lesquelles l’homme ne serait plus l’homme. ” ( Quatrième de couverture de l’édition de 1979. Texte repris sur le site Gallimard)
Otro castillo (Pablo Neruda)
No soy, no soy el ígneo, estoy hecho de ropa, reumatismo, papeles rotos, citas olvidadas, pobres signos rupestres en lo que fueron piedras orgullosas.
¿En qué quedó el castillo de la lluvia, la adolescencia con sus tristes sueños y aquel propósito entreabierto de ave extendida, de águila en el cielo, de fuego heráldico?
No soy, no soy el rayo de fuego azul, clavado como lanza en cualquier corazón sin amargura.
La vida no es la punta de un cuchillo, no es un golpe de estrella, sino un gastarse adentro de un vestuario, un zapato mil veces repetido, una medalla que se va oxidando adentro de una caja oscura, oscura.
No pido nueva rosa ni dolores, ni indiferencia es lo que me consume, sino que cada signo se escribió, la sal y el viento borran la escritura y el alma ahora es un tambor callado a la orilla de un río, de aquel río que estaba allí y seguirá estando.
Defectos ecogidos. Losada, 1974.
Autre château
Je ne suis pas, je ne suis pas de braise ardente, je suis fait de linge et de rhumatismes, de papiers déchirés, de rendez-vous manqués, de modestes signes rupestres sur ce qui fut pierres d’orgueil.
Que reste-t-il du château de la pluie, de cette adolescente avec ses tristes rêves, de cette intention entrouverte d’être aile déployée, d’être un aigle en plein ciel, une flamme héraldique ?
Je ne suis pas, je ne suis pas l’éclair de feu bleu, planté comme un javelot, dans le coeur de quiconque échappe à l’amertume.
La vie n’est pas la pointe d’un couteau ni le heurt d’une étoile, elle est vieillissement dans une garde-robe, soulier mille fois répété, médaille qui rouille dans les ténèbres d’un écrin.
Je ne demande ni rose nouvelle ni douleurs, ni indifférence, elle me consume, chaque signe a été écrit, le sel avec le vent effacent l’écriture et l’âme est maintenant un tambour muet au bord d’un fleuve, de ce fleuve qui continuera de couler où il coulait.
La rose détachée et autres poèmes. Gallimard, 1979. NRF Poésie/Gallimard n°394. 2004. Traduction de Claude Couffon.
Pablo Neruda tenait en haute estime Jules Laforgue (1860-1887). Il le situait dans la lignée d’un autre romantisme, américain celui-là. On peut lire ces mots dans Viaje al corazón de Quevedo, conférence prononcée à Santiago le 8 de décembre 1943 et publiée en 1955 :
” Hasta hoy, de los genios poéticos nacidos en nuestra tierra virginal, dos son franceses y dos son afrancesados. Hablo de los uruguayos Julio Laforgue e Isidoro Ducasse, y de Rubén Darío y Julio Herrera y Reissig. Nuestros dos primeros compatriotas, Isidoro Ducasse y Julio Laforgue, abandonan América a corta edad de ellos y de América. Dejan desamparado el vasto territorio vital que en vez de procrearlos con torbellinos de papel y con ilusiones caninas, los levanta y los llena del soplo masculino y terrible que produce en nuestro continente, con la misma sinrazón y el mismo desequilibrio, el hocico sangriento del puma, el caimán devorador y destructor y la pampa llena de trigo para que la humanidad entera no olvide, a través de nosotros, su comienzo, su origen.
América llena, a través de Laforgue y de Ducasse, las calles enrarecidas de Europa con una flora ardiente y helada, con unos fantasmas que desde entonces la poblarán para siempre. El payaso lunático de Laforgue no ha recibido la luna inmensa de las pampas en vano: su resplandor lunar es mayor que la vieja luna de todos los siglos: la luna apostrofada, virulenta y amarilla de Europa. Para sacar a la luz de la noche una luz tan lunar, se necesitaba haberla recibido en una tierra resplandeciente de astros recién creados, de planeta en formación, con estepas llenas aún de rocío salvaje. Isidoro Ducasse, conde de Lautréamont, es americano, uruguayo, chileno, colombiano, nuestro. Pariente de gauchos, de cazadores de cabezas del Caribe remoto, es un héroe sanguinario de la tenebrosa profundidad de nuestra América. Corren en su desértica literatura los caballistas machos, los colonos del Uruguay, de la Patagonia, de Colombia. Hay en él un ambiente geográfico de exploración gigantesca y una fosforescencia marítima que no la da el Sena, sino la flora torrencial del Amazonas y el abstracto nitrato, el cobre longitudinal, el oro agresivo y las corrientes activas y caóticas que tiñen la tierra y el mar de nuestro planeta americano. “
Pablo Neruda revendiquera l’influence de Jules Laforgue jusque dans ses derniers poèmes qui ne seront édités qu’après sa mort.
Paseando con Laforgue
Diré de esta manera, yo, nosotros, superficiales, mal vestidos de profundos, por qué nunca quisimos ir del brazo con este tierno Julio, muerto sin compañía ? Con un purísimo superficial que tal vez pudo ense?arnos la vida a su manera, la luna a su manera, sin la aspereza hostil del derrotado? Por qué no acompañamos su violin que deshojó el otoño de papel de su tiempo para uso exclusivo de cualquiera, de todo el mundo, como debe ser?
Adolescentes éramos, tontos enamorados del áspero tenor de Sils-María, ese sí nos gustaba, la irreductible soledad a contrapelo, la cima de los pájaros águilas que sólo sirven para las monedas, emperadores, pájaros destinados al embalsamiento y los blasones.
Adolescentes de pensiones sórdidas, nutridos de incesantes spaghettis, migas de pan en los bolsillos rotos, migas de Nietzsche en las pobres cabezas : sin nosotros se resolvía todo, las calles y las casas y el amor : fingíamos amar la soledad como los presidiarios su condena.
Hoy ya demasiado tarde volví a verte, Jules Laforgue, gentil amigo, caballero triste, burlándote de todo cuanto eras, solo en el parque de la Emperatriz con tu luna portátil – la condecoración que te imponías – tan correcto con el atardecer, tan compañero con la melancolía, tan generoso con el vasto mundo que apenas alcanzaste a digerir. Porque con tu sonrisa agonizante llegaste tarde suave joven bien vestido, a consolarnos de nuestras pobres vidas cuando ya te casabas con la muerte.
Ay cuánto uno perdió con el desdén en nuestra juventud menospreciante que sólo amó la tempestad, la furia, cuando el frufrú que tú nos descubriste o el solo de astro que nos enseñaste fueron una verdad que no aprendimos : la belleza del mundo que perdías para que la heredáramos nosotros : la noble cifra que no desciframos : tu juventud mortal que quería enseñarnos golpeando la ventana con una hoja amarilla: tu lección de adorable profesor, de compañero puro tan reticente como agonizante.
Defectos escogidos, Losada, 1974
En se promenant avec Laforgue
Je vais dire tout net : Pourquoi moi, pourquoi nous, superficiels, mal attifés, car trop profonds, n’allâmes-nous jamais bras dessus, bras dessous avec ce doux Laforgue, mort sans compagnie ? Avec un purissime en apparence qui aurait pu nous apprendre la vie à sa façon, la lune à sa manière, sans le ressentiment hostile du vaincu ? Pourquoi n’accompagnâmes-nous pas son violon qui effeuilla l’automne de papier de son époque pour l’usage exclusif de chacun, de quiconque, de tout le monde, comme il est normal ?
Nous étions des adolescents, des sots épris du ténor acariâtre de Sils-Maria, celui-là, ah ! Qu’il nous plaisait ! Nous aimions son irréductible solitude à rebours, le piton des aigles qui servent seulement à frapper les monnaies, empereurs, oiseaux destinés aux doigts de l’embaumeur et aux blasonnements.
Adolescents logés dans des pensions minables, nourris d’éternels spaghetti, de miettes de pain dans nos poches déchirés, tout se réglait sans nous, les rues et les maisons, l’amour : nous affections d’aimer la solitude comme les forçats, leur condamnation.
Aujourd’hui, et trop tard déjà, je t’ai revu, Jules Laforgue, gentil ami, sombre seigneur, te moquant de toi-même en tes moindres détails, solitaire au parc de l’Impératrice avec ta lune portative – la décoration que tu t’imposais – si correct à l’égard du jour à son déclin, si fraternel auprès de la mélancolie, si généreux envers le monde en son ampleur que tu avais à peine assimilé encore. Car, avec ton sourire agonisant tu es venu trop tard ô doux jeune homme bien vêtu nous consoler de nos médiocres existence alors qu’avec la mort déjà tu te mariais.
Ah ! Combien avons-nous perdu dans ce dédain durant nos années de jeunesse méprisante qui ne sut qu’aimer la tempête, la furie tandis que le frou-frou que tu nous découvrais ou le solo astral que tu nous enseignais étaient des vérités que nous n’apprîmes pas :
cette beauté du monde que tu égarais afin de nous l’offrir plus tard en héritage : le noble chiffre qui resta de nous indéchiffré : ta jeunesse mortelle aspirant à guider qui cognait au carreau avec sa feuille jaune : ta leçon d’adorable professeur, de compagnon intègre et dont la réticence n’avait pour l’égaler que l’ombre de la mort.
La rose détachée et autres poèmes. 1979. NRF Poésie/Gallimard n°394. 2004. Traduit de l’espagnol par Claude Couffon.
On cherche toutes les nuits avec peine au milieu de terres lourdes et suffocantes ce petit oiseau de lumière qui flamboie et nous fuit dans une plainte.
Ultime anthologie. Éditions La Barque, 2017. Traduit de l’espagnol (Uruguay) par Eric Sarner.
Le 1 août, l’île de Pâques (Rapa Nui -163,6 km²) se prépare à recevoir à nouveau des touristes après 28 mois de fermeture due à la pandémie. L’île a perdu 2000 de ses 7 700 habitants. En effet, 71 % de la population vivait du tourisme. Il n’ y a plus de vols réguliers depuis le 16 mars 2020. La réouverture se fera graduellement. Les premiers mois, il n’ y aura que deux vols commerciaux par semaine (compagnie Latam), soit 600 passagers. Cela ne représente qu’un tiers des passagers qui visitaient l’île auparavant (16 vols hebdomadaires). 11 des 24 sites touristiques vont rouvrir : la plage d’ Anakena, la carrière Rano Raraku, berceau de la culture de l’île, le site d’ Ahu Akivi et ses sept moais. Le chômage concerne actuellement 58 % de la population active. Avant la pandémie, l’île recevait 156.000 visiteurs par an ce qui générait 120 millions de dollars de recettes (119 millions d’euros). Le programme Pro Empleo a donné du travail à 800 personnes qui sont occupées au nettoyage des côtes, aux plantations et à la promotion d’ activités culturelles. Le Ministère de l’Économie chilien a annoncé la semaine dernière le déblocage d’un fonds de 700.000 dollars (694.000 euros) pour l’aide aux PME. Plus d’une centaine ont fermé Ce qui empêche une réouverture complète, c’est la faiblesse du système sanitaire. L’île fait partie de la région de Valparaíso qui se trouve à 3526 kilomètres. Elle ne possède qu’un hôpital et dix-huit lits. En cas d’urgence, il faut faire appel à un avion-ambulance qui transporte les patients jusqu’au continent en 5 heures et demie, Pedro Edmunds Paoa, maire élu depuis 1994, se plaint du manque d’aides du gouvernement central. Celui-ci veut atteindre un taux de vaccination de la population de 80 %. Il n’est actuellement que de 73 %. Il n’ y a eu aucun décès pour cause de Covid dans l’île.
Informations tirées de l’article d’Antonia Laborde (El País, 18 juillet 2022) : La Isla de Pascua se prepara para mostrar de nuevo su misterioso patrimonio tras dos años de aislamiento .
Tepito-Te-Henúa, ombligo del mar grande, taller del mar, extinguida diadema. De tu lava escorial subió la frente del hombre más arriba del Océano, los ojos agrietados de la piedra midieron el ciclónico universo, y fue central la mano que elevaba la pura magnitud de tus estatuas.
Tu roca religiosa fue cortada hacia todas las líneas del Océano y los rostros del hombre aparecieron surgiendo de la entraña de las islas, naciendo de los cráteres vacíos con los pies enredados al silencio.
Fueron los centinelas y cerraron el ciclo de las aguas que llegaban desde todos los húmedos dominios, y el mar frente a las máscaras detuvo sus tempestuosos árboles azules. Nadie sino los rostros habitaron el círculo del reino. Era callado como la entrada de un planeta, el hilo que envolvía la boca de la isla.
Así, en la luz del ábside marino la fábula de piedra condecora la inmensidad con sus medallas muertas, y los pequeños reyes que levantan toda esta solitaria monarquía para la eternidad de las espumas, vuelven al mar en la noche invisible, vuelven a sus sarcófagos de sal.
Sólo el pez luna que murió en la arena.
Sólo el tiempo que muerde los moais.
Sólo la eternidad en las arenas conocen las palabras: la luz sellada, el laberinto muerto, las llaves de la copa sumergida.
Canto general, 1950.
Rapa Nui
Tepito-Te-Henua, ombilic de l’immensité, atelier de la mer, diadème éteint. De la scorie de tes volcans, le front de l’homme monta plus haut que l’Océan, les yeux crevassés de la pierre prirent les dimensions du monde cyclonal, et ce fut une main centrale qui dressa la pure et suprême grandeur de tes statues.
Ta roche religieuse fut taillée vers toutes les issues de l’Océan et les visages de l’homme apparurent des entrailles des îles surgissant, naissant du vide des cratères, les pieds entravés au silence.
Ils furent factionnaires. Ils arrêtèrent le cycle des eaux déferlant de tous les domaines humides. La mer retint, devant les masques, ses arbres bleus et tempétueux. Nul hormis les visages n’habita le cercle du royaume. Il était muet comme l’entrée d’une planète, le fil qui bâillonna cette bouche insulaire.
Ainsi, dans la clarté de l’abside marine la fable de pierre décore l’immensité de ses médailles mortes, et les petits rois qui érigent cette monarchie solitaire pour l’éternité de l’écume, retournent à la mer dans la nuit invisible, rentrent dans leurs tombeaux, sarcophages de sel.
Et seul le poisson-lune qui mourut sur le sable,
seul le temps qui mord les moais,
seul l’éternité dans son gîte des grèves ont le secret des mots : la lumière arrêtée, le labyrinthe mort, les clefs de la coupe engloutie.
Il y avait hier dans le journal El País un article sur le Parc naturel de Cabo de Gata-Níjar : Porlos cortijos de Cabo de Gata en busca de rincones. C’est un endroit fragile et assez fascinant où je suis allé deux fois, en 1999 et 2005.
El Cortijo del Fraile a été construit par les Dominicains au XVIII ème siècle. Il est passé dans les mains de l’état en 1836 (Loi de désamortissement du ministre Juan Álvarez Mendizábal), puis a été vendu à des intérêts privés. Les ruines du bâtiment et ses 730 hectares sont aujourd’hui la propriété de l’entreprise de Murcia, Agrícola La Misión, S. L. La ferme est située au sud-est de Níjar (Almería). Les touristes curieux ne trouvent pas le lieu facilement. Les communes les plus proches proches sont Los Albaricoques y Rodalquilar, célèbre pour ses anciennes mines d’or.
El Cortijo del Fraile est connu pour plusieurs raisons. La première pour le crime (Crimen de Níjar) qui eut lieu le 22 juillet 1928. Francisca Cañada Morales (1907 ou 1908-1987) en fut la protagoniste. Paca la Coja (c’était son surnom) avait 20 ans et allait se marier avec Casimiro Pérez Pino. Francisca et son cousin, Francisco Montes Cañada, dix ans plus âgé (Leonardo dans l’oeuvre de García Lorca alors que tous les autres personnages ne portent pas de nom) s’enfuirent sur une mule avant la cérémonie de mariage. Le frère de Casimiro, José, pour venger l’honneur de la famille, les surprit et tua Francisco de trois coups de fusil à quelques kilomètres du Cortijo del Fraile. Paca la Coja que l’on avait essayé d’étrangler vécut célibataire toute sa vie dans les environs. Ce fait divers fut beaucoup commenté par la presse de l’époque. Il inspira le roman Puñal de Claveles (1931) de Carmen de Burgos (1867-1932) et surtout la pièce de théâtre de Federico García Lorca, Bodas de sangre (Noces de sang, écrite en 1931, représentée à Madrid au Théâtre Beatriz le 8 mars 1933 par la Compagnie de Josefina Díaz et Manuel Collado).
La ferme et ses environs apparaissent aussi dans les westerns spaghetti de Sergio Leone Pour quelques dollars de plus (1965) Le bon, la brute et le truand (1966) Il était une fois larévolution (1971) (1966) ou de Damiano Damiani, El Chuncho (1966)
Bien que le site soit un Bien de Interés Cultural, les murs s’écroulent, le clocher de l’église penche dangereusement et la végétation envahit les bâtiments.
” La Novia
¡Porque yo me fui con el otro, me fui! (Con angustia). Tú también te hubieras ido. Yo era una mujer quemada, llena de llagas por dentro y por fuera, y tu hijo era un poquito de agua de la que yo esperaba hijos, tierra, salud. Pero el otro era un río oscuro, lleno de ramas, que acercaba a mí el rumor de sus juncos y su cantar entre dientes. Y yo corría con tu hijo que era como un niñito de agua fría y el otro me mandaba cientos de pájaros que me impedían el andar y que dejaban escarcha sobre mis heridas de pobre mujer marchita, de muchacha acariciada por el fuego. Yo no quería, ¡óyelo bien! ; Yo no quería. ¡Tu hijo era mi fin y yo no lo he engañado, pero el brazo del otro me arrastró como un golpe de mar, como la cabezada de un mulo, y me hubiera arrastrado siempre, siempre, siempre, aunque hubiera sido vieja y todos los hijos de tu hijo me hubiesen agarrado de los cabellos!”
” La Fiancée Je suis partie avec l’autre. Je suis partie (avec angoisse) Toi aussi tu l’aurais suivie ! J’étais brûlée, couverte de plaies en dedans et en dehors. Ton fils était l’eau fraîche dont j’attendais des enfants, la santé. Mais l’autre était un fleuve obscur sous la ramée. Il apportait vers moi la rumeur de ses joncs, sa chanson murmurante. Je courais avec ton fils qui, lui, était tout froid comme un petit enfant de l’eau. Et l’autre par centaine m’envoyait des oiseaux qui m’empêchaient de marcher et qui laissaient du givre sur mes blessures de pauvre femme flétrie, de jeune fille caressée par le feu. Je ne voulais pas, entends moi bien , je ne voulais pas. Ton fils était mon salut et je ne l’ai pas trompé, mais le bras de l’autre m’a entraînée comme un paquet de mer, comme vous pousse le coup de tête d’un mulet. Et même si j’avais été une vieille femme avec tous les enfants nés de ton fils accrochés à mes cheveux, il m’aurait emportée.” (Traduction Marcelle Auclair)
La vocation poétique de Federico García Lorca est assez tardive. Elle ne commence vraiment que lorsqu’il abandonne l’étude régulière de la composition musicale à la mort de son professeur de musique Antonio Segura en mai 1916. Néanmoins, il jouera de la guitare et du piano avec grand talent toute sa vie. Il ne faut pas oublier que Manuel de Falla dira de lui qu’il aurait pu être encore plus grand musicien que poète. Il commence par des textes en prose (Impressions et paysages – Impresiones y paisajes, recueil publié à compte d’auteur à Grenade au début d’avril 1918). En 1916-1917, il a participé avec un groupe d’étudiants à quatre excursions universitaires sous la direction du professeur de littérature et d’art de l’université de Grenade, Martín Domínguez Berrueta. Il découvre la Castille et rencontre Antonio Machado à Baeza et Miguel de Unamuno à Salamanque. Son Livre de poèmes est publié à Madrid le 15 juin 1921 grâce à l’aide de son ami, l’éditeur Gabriel Maroto. Ses soixante-huit pièces ont été écrites de 1918 à 1920. On y reconnaît l’influence du romantisme et du symbolisme. Il est encore loin des courants d’avant-garde européens. Le livre est dédicacé à son frère Francisco (Paquito ou Paco, 1902-1976) de quatre ans son cadet qui sera diplomate, puis professeur d’université aux États-Unis.
Lluvia Enero de 1919 Granada
La lluvia tiene un vago secreto de ternura, algo de soñolencia resignada y amable, una música humilde se despierta con ella que hace vibrar el alma dormida del paisaje.
Es un besar azul que recibe la Tierra, el mito primitivo que vuelve a realizarse. El contacto ya frío de cielo y tierra viejos con una mansedumbre de atardecer constante.
Es la aurora del fruto. La que nos trae las flores y nos unge de espíritu santo de los mares. La que derrama vida sobre las sementeras y en el alma tristeza de lo que no se sabe.
La nostalgia terrible de una vida perdida, el fatal sentimiento de haber nacido tarde, o la ilusión inquieta de un mañana imposible con la inquietud cercana del color de la carne.
El amor se despierta en el gris de su ritmo, nuestro cielo interior tiene un triunfo de sangre, pero nuestro optimismo se convierte en tristeza al contemplar las gotas muertas en los cristales.
Y son las gotas: ojos de infinito que miran al infinito blanco que les sirvió de madre.
Cada gota de lluvia tiembla en el cristal turbio y le dejan divinas heridas de diamante. Son poetas del agua que han visto y que meditan lo que la muchedumbre de los ríos no sabe.
¡Oh lluvia silenciosa, sin tormentas ni vientos, lluvia mansa y serena de esquila y luz suave, lluvia buena y pacifica que eres la verdadera, la que llorosa y triste sobre las cosas caes!
¡Oh lluvia franciscana que llevas a tus gotas almas de fuentes claras y humildes manantiales! Cuando sobre los campos desciendes lentamente las rosas de mi pecho con tus sonidos abres.
El canto primitivo que dices al silencio y la historia sonora que cuentas al ramaje los comenta llorando mi corazón desierto en un negro y profundo pentágrama sin clave.
Mi alma tiene tristeza de la lluvia serena, tristeza resignada de cosa irrealizable, tengo en el horizonte un lucero encendido y el corazón me impide que corra a contemplarte.
¡Oh lluvia silenciosa que los árboles aman y eres sobre el piano dulzura emocionante; das al alma las mismas nieblas y resonancias que pones en el alma dormida del paisaje!
Libro de poemas, 1921.
Pluie
La pluie a comme un vague secret de tendresse, Plein de résignation, de somnolence aimable. Discrète, une musique avec elle s’éveille Qui fait vibrer l’âme lente du paysage.
C’est un baiser d’azur que la Terre reçoit, Le mythe primitif accompli de nouveau, Le contact d’une terre et d’un ciel déjà froids Dans la douceur d’un soir qui n’en finit jamais.
C’est l’aurore du fruit, la porteuse de fleurs, La purification du Saint-Esprit des mers. C’est elle qui répand la vie sur les semailles Et dans nos cœurs le sentiment de l’inconnu.
La nostalgie terrible d’une vie perdue, Le sentiment fatal d’être arrivé trop tard, L’espérance inquiète d’un futur impossible, Et l’inquiétude, sœur des douleurs de la chair.
Elle éveille l’amour dans le gris de ses rythmes. Notre ciel intérieur s’empourpre de triomphe; Mais bientôt nos espoirs en tristesse se changent Á contempler sur les carreaux ses gouttes mortes.
Ses gouttes sont les yeux de l’infini qui voient Le blanc de l’infini qui leur donna naissance.
Chaque goutte de pluie en tremblant sur la vitre Y fait, divine, une blessure de diamant, Poétesse de l’eau qui a vu et médite Ce qu’ignore la foule des ruisseaux et des fleuves
Sans orages ni vents, ô pluie silencieuse, Douceur sereine de sonnaille et de lumière, Pacifique bonté, la seule véritable, Qui, amoureuse et triste, sur toute chose tombes,
Ô pluie franciscaine où chaque goutte porte Une âme claire de fontaine et d’humble source, Quand lentement sur la campagne tu descends, Les roses de mon cœur à ta musique s’ouvrent.
Le psaume primitif que tu dis au silence, Le conte mélodieux que tu dis aux ramées, Mon cœur dans son désert le répète en pleurant Sur les cinq lignes noires d’une portée sans clé.
J’ai la tristesse en moi de la pluie sereine, Tristesse résignée de l’irréalisable. Je vois à l’horizon une étoile allumée mais mon cœur m’interdit de courir pour la voir.
Tu mets sur le piano une douceur troublante, Ô pluie silencieuse, ô toi qu’aiment les arbres. Tu donnes à mon cœur les vagues résonances Qui vibrent dans l’âme lente du paysage.
Livre de poèmes. Oeuvres complètes. Bibliothèque de la Pléiade. NRF. 1981. Traduction André Belamich.
Pablo Neruda est né le 12 juillet 1904 à Parral (province de Linares, région du Maule). Il perd sa mère qui meurt de tuberculose le 14 septembre 1904. Son père, José del Carmen Reyes Morales (1872-1938), employé des chemins de fer chiliens, déménage en 1905 avec son fils à Temuco, petite ville de la province de Cautín, region d’ Araucanie. Il se remarie en 1906 avec Trinidad Candia Marverde, la « mamadre » (1869-1938).
Le premier apprentissage du poète c’est la nature de l’Araucanie. La pluie est omniprésente. Elle peut être dangereuse mais a aussi un grand pouvoir poétique.
«Mi infancia son zapatos mojados, troncos rotos caídos en la selva, devorados por lianas y escarabajos, dulces días sobre la avena, y la barba dorada de mi padre saliendo hacia la majestad de los ferrocarriles. » (Canto general, 1950)
«J’eus pour enfance des souliers mouillés, des troncs brisés tombés dans la forêt, dévorés par les lianes et les scarabées, j’eus des journées douces sur l’avoine et la barbe dorée de mon père partant pour la majesté des chemins de fer. » (Chant général, 1977. Traduction de Claude Couffon)
Il l’évoque aussi dans ce poème sur l’Île de Pâques.
XIV El gran océano
VII. La lluvia (Rapa Nui)
No, que la reina no reconozca tu rostro, es más dulce así, amor mío, lejos de las efigies, el peso de tu cabellera en mis manos, recuerdas el árbol de Mangareva cuyas flores caían sobre tu pelo? Estos dedos no se parecen a los pétalos blancos: míralos, son como raíces, son como tallos de piedra sobre los que resbala el lagarto. No temas, esperemos que caiga la lluvia, desnudos, la lluvia, la misma que cae sobre Manu Tara.
Pero así como el agua endurece sus rasgos en la piedra, sobre nosotros cae llevándonos suavemente hacia la oscuridad, más abajo del agujero de Ranu Raraku. Por eso que no te divise el pescador ni el cántaro. Sepulta tus pechos de quemadura gemela en mi boca, y que tu cabellera sea una pequeña noche mía, una oscuridad cuyo perfume mojado me cubre.
De noche sueño que tú y yo somos dos plantas que se elevaron juntas, con raíces enredadas, y que tú conoces la tierra y la lluvia como mi boca, porque de tierra y de lluvia estamos hechos. A veces pienso que con la muerte dormiremos abajo, en la profundidad de los pies de la efigie, mirando el Océano que nos trajo a construir y a amar.
Mis manos no eran férreas cuando te conocieron, las aguas de otro mar las pasaban como a una red; ahora agua y piedras sostienen semillas y secretos.
Ámame dormida y desnuda, que en la orilla eres como la isla: tu amor confuso, tu amor asombrado, escondido en la cavidad de los sueños, es como el movimiento del mar que nos rodea.
Y cuando yo también vaya durmiéndome en tu amor, desnudo, deja mi mano entre tus pechos para que palpite al mismo tiempo que tus pezones mojados en la lluvia.
Canto general, 1950.
XIV. Le grand océan
VII . La pluie (Rapa Nui)
Non, que la reine n’identifie pas ton visage il est plus doux ainsi, mon amour, loin des effigies, le poids de ta chevelure dans mes mains, te souviens-tu de l’arbre de Mangareva, avec ses fleurs tombant sur tes cheveux ? Ces doigts que tu vois ne ressemblent pas aux blancs pétales : regarde-les ils sont pareils à des racines, pareils à des tiges de pierre sur lesquelles le lézard glisse. Ne t’effraie pas, attendons nus que la pluie tombe, la pluie, la même pluie qui tombe sur Manu Tara.
Mais l’eau, de même qu’elle durcit ses traits sur la pierre, tombe sur nous et tout doucement nous entraîne vers la nuit, plus bas que la fosse de Ranu Raraku : il ne faut pas que le pêcheur ou que la jarre t’aperçoivent. Enfouis tes seins de brûlures jumelles dans ma bouche et que ta chevelure soit pour moi nuit miniature, obscurité me recouvrant de son parfum mouillé.
La nuit je rêve que nous sommes toi et moi deux plantes qui, leurs racines mêlées, grandirent ensemble, et que tu connais la terre et la pluie comme ma bouche, puisque nous sommes faits de terre et pluie. Il m’arrive de penser que la mort venue nous dormirons dans la profondeur des pieds de l’image, regardant l’Océan qui nous a poussés à construire, à aimer.
Mes mains quand elle te connurent n’étaient pas de fer. Les eaux d’une autre mer les traversaient comme un filet ; et maintenant eau et pierres soutiennent graines et secrets.
Aime-moi nue et endormie, car sur la rive tu es pareille à l’île : ton amour confus, surpris, ton amour caché dans le creux des rêves, ressemble au mouvement marin qui nous entoure.
Et lorsque je m’endormirai, nu, à mon tour, dans ton amour, laisse ma main entre tes seins : qu’elle palpite en même temps que leurs bourgeons mouillés de pluie.
Fina García Marruz (Josefina García-Marruz Badía), poétesse et essayiste cubaine, est décédée à 99 ans le 27 juin 2022 à La Havane. Elle était née dans cette même ville le 28 avril 1923. Elle faisait partie du groupe de poètes de la mythique revue Orígenes (40 numéros de 1944 à 1956), créée et dirigée par José Lezama Lima qui a réinventé le baroque dans la littérature contemporaine de langue espagnole.
Cette génération (Gastón Baquero, 1914-1997, Eliseo Diego, son beau-frère, 1920-1994, Cintio Vitier, son mari, 1921-2009) a été marquée par des écrivains espagnols tels que Juan Ramón Jiménez, Federico García Lorca et María Zambrano.
Une partie de ces écrivains cubains se sont opposés au régime de Fidel Castro. Elle et son mari s’en sont accommodés plus ou moins.
L’œuvre de Fina García Marruz est marquée par une spiritualité catholique, associée à un ton quotidien et intime.
Elle a fait des études supérieures et obtenu son doctorat en sciences sociales à l’université de La Havane en 1961. À partir de 1962, elle est chercheuse littéraire à la Bibliothèque nationale José-Martí de Cuba. Puis, de 1977 à 1987, elle travaille au Centro de Estudios Martianos. Elle est membre de l’équipe chargée de l’édition critique des Œuvres complètes du poète et père de l’indépendance de l’île au XIX siècle.
Elle a reçu notamment le prix national de littérature en 1990, le prix chilien Pablo Neruda de poésie ibéro-américaine en 2007, le prix Reina Sofía de poésie ibéro-américaine en 2011, le prix Ciudad de Granada Federico García Lorca la même année.
Principales œuvres :
Poésie Las miradas perdidas. 1944-1950. Ucar García, La Havane, 1951. Visitaciones. Unión Nacional de Escritores y Artistas de Cuba, La Habana, 1970. Viaje a Nicaragua (avec Cintio Vitier). Letras Cubanas, La Habana, 1987. Créditos de Charlot. Ediciones Vigía de la Casa del Escritor, Matanzas, 1990. Habana del centro. La Havane, 1997. El instante raro. Pre-Textos, Valence, 2010.
Essais
La familia de “Orígenes”. La Havane, 1997.
Darío, Martí y lo germinal americano. Ediciones Unión. La Havane, 2001.
Juana Borrero y otros ensayos, 14 textos. La isla infinita, 2011.
Ama la superficie casta y triste
Sé el que eres (Píndaro)
Ama la superficie casta y triste. Lo profundo es lo que se manifiesta. La playa lila, el traje aquel, la fiesta pobre y dichosa de lo que ahora existe
Sé el que eres, que es ser el que tú eras, al ayer, no al mañana, el tiempo insiste, sé sabiendo que cuando nada seas de ti se ha de quedar lo que quisiste.
No mira Dios al que tú sabes que eres – la luz es ilusión, también locura – sino la imagen tuya que prefieres,
que lo que amas torna valedera, y puesto que es así, sólo procura que tu máscara sea verdadera.
Cuando el tiempo ya es ido
Cuando el tiempo ya es ido, uno retorna como a la casa de la infancia, a algunos días, rostros, sucesos que supieron recorrer el camino de nuestro corazón. Vuelven de nuevo los cansados pasos cada vez más sencillos y más lentos, al mismo día, el mismo amigo, el mismo viejo sol. Y queremos contar la maravilla ciega para los otros, a nuestros ojos clara, en donde la memoria ha detenido como un pintor, un gesto de la mano, una sonrisa, un modo breve de saludar. Pues poco a poco el mundo se vuelve impenetrable, los ojos no comprenden, la mano ya no toca el alimento innombrable, lo real.
Yo quiero ver
Yo quiero ver la tarde conocida, el parque aquel que vimos tantas veces. Yo quiero oír la música ya oída en la sala nocturna que me mece el tiempo más veraz. Oh qué futuro en ti brilla más fiel y esplendoroso, qué posibilidades en tu hojoso jardín caído, infancia, falso muro. ¡Sustancia venidera de la oscura tarde que fue! ¡Oh instante, astro velado! Te quiero, ayer, mas sin nostalgia impura, no por amor al polvo de mi vida, sino porque tan sólo tú, pasado, me entrarás en la luz desconocida.
Vicente Aleixandre (1898-1984) est un grand poète de la génération de 1927. Á cause de sa santé, il sortait peu de sa maison de Madrid (Velintonia, 3, aujourd’hui, Vicente Aleixandre), situé près de la Cité Universitaire. Il a obtenu le Prix Nobel de littérature en 1977. La Asociación de Amigos de Vicente Aleixandre (Velintonia 3) essaie depuis plus de 25 ans de sauver cet endroit de la destruction et de créer une Maison de la Poésie.
Fernando Aramburu, l’auteur de Patria (Tusquets 2016, publié en français sous le même titre chez Actes Sud en 2018, traduit par Claude Bleton), a publié le 21 juin dernier un article dans le journal El País s’étonnant du peu d’intérêt de la mairie de Madrid et du gouvernement de la Communauté de protéger ce lieu hautement symbolique du la littérature espagnole du XX ème siècle.
El País, 21/06/2022
Casa rota (Fernando Aramburu)
A finales de los setenta, de paso por Madrid, tuve el propósito de presentarme en casa de Vicente Aleixandre, en Velintonia 3. La calle lleva hoy, por una decisión controvertida, su nombre. Sabido es que la casa fue durante muchos años lugar de reunión de poetas y que a ella acudían asimismo escritores noveles, deseosos de conocer en persona al maestro. Por los días de mi tentativa, Aleixandre ya había recibido el Premio Nobel de Literatura. Estaba el hombre muy solicitado y un problema grave de la vista, sobre el que me puso al corriente otro poeta, Rafael Morales, truncó la visita. Aleixandre murió un día invernal de 1984. Quedan sus obras para disfrute de quienes tengan la disposición sensible de activar una experiencia poética de primera magnitud. Y queda la casa entre cuyas paredes sonó alguna vez la voz de Federico García Lorca, de Miguel Hernández, de Luis Cernuda, de tantos otros que dejaron huella en la historia de la literatura española.
Hace unos años visité la casa. Alejandro Sanz, presidente de la Asociación de Amigos de Vicente Aleixandre, me facilitó el acceso. Encontré paredes desconchadas, suelos levantados, cuartos vacíos, polvo y grietas. Sentí una mezcla de vergüenza y pena que ha ido derivando hacia la resignación conforme veo alejarse la posibilidad de convertir el sitio en una Casa de la Poesía, con indudable provecho cultural para los ciudadanos.
El asunto es arduo. Los herederos buscan su beneficio crematístico. Las sucesivas administraciones no han querido o podido costear una solución adecuada. El Consejo de Gobierno de la Comunidad de Madrid ha declarado la casa como bien de interés patrimonial, y no de interés cultural, lo que supondría una protección mayor. No seré yo quien se sorprenda si el inigualable santuario de la poesía, hoy en venta, acaba convertido en una tasca.