Vu lundi soir à La Ferme du Buisson (Noisiel) El Presidente (La Cordillera) de Santiago Mitre. Ce film nous a permis de revoir la Cordillère des Andes moins d’une semaine après notre retour du Chili.
Au cours d’un sommet rassemblant les chefs d’état sud-américains dans un hôtel isolé de la Cordillère (Valle Nevado, la station de sports d’hiver la plus étendue d’Amérique latine, située entre 2860 et 3670 mètres), le nouveau président argentin, Hernán Blanco, est rattrapé par une affaire de corruption impliquant son gendre, et indirectement sa fille, divorcée, névrosée, dépressive. Alors qu’il se démène pour échapper au scandale qui menace sa carrière et sa famille, il doit aussi se battre pour conclure un accord primordial pour son pays et le développement économique du sous-continent.
Le film montre un président “normal”, un homme nouveau, issu du peuple, dans sa vie publique et privée. Il affiche une normalité de façade. Il n’est jamais seul alors qu’il détient le pouvoir. Le pouvoir l’isole, l’enferme. Le décor, la mise en scène évoquent une atmosphère de thriller, presque de film fantastique. Le metteur en scène se réfère à Shining de Stanley Kubrick et aux films de Roman Polanski. La musique d’Alberto Iglesias contribue à cette tension ainsi que les routes en lacets, les baies vitrées donnant sur le vide, les moquettes épaisses, les garages, les couloirs sombres. Tout se trame entre hommes politiques et conseillers. La figure de Faust ou du moins la métaphore faustienne plane sur le film. Les peuples sont laissés de côté comme d’habitude. Le film se satisfait du doute et ne conclut pas. Le film nous laisse un peu sur notre faim même si Ricardo Darín est remarquable comme toujours.
“- ¿Cree usted en la existencia del Bien y del Mal?
– ¿Usted piensa que si yo no creyera en la existencia del Bien y del Mal podría dedicarme a la política?”
El Presidente (la Cordillera) (2017) 1h54. Réal: Santiago Mitre. Sc: Mariano Llinás, Santiago Mitre. Dir.photo: Javier Julia. Mus: Alberto Iglesias. Int: Ricardo Darín (Hernán Blanco), Dolores Fonzi (sa fille, Marina), Erica Rivas (Luisa Cordero), Elena Anaya (Claudia Klein, la journaliste espagnole), Daniel Giménez Cacho (Sebastián Sastre, le président du Mexique), Alfredo Castro (Desiderio García (le psychiatre hypnotiseur), Gerardo Romano (Castex), Leonardo Franco (le président du Brésil, Oliveira Prete), Christian Slater (Dereck Mc Kinley, le conseiller des Etats-Unis), Paulina García (la présidente du Chili, Paula Scherson)
Filmographie de Santiago Mitre (né en 1980):
2002 : El escondite (court-métrage).
2005 : Un regalo para Carolina (court-métrage).
2005 : El amor – primera parte (coréalisé avec Alejandro Fadel, Martín Mauregui et Juan Schnitman).
2011 : El estudiante.
2013 : Los posibles (moyen-métrage coréalisé avec Juan Onofri Barbato).
2015 : Paulina (La patota). Grand prix de la semaine de la Critique au festival de Cannes.
2017 : El Presidente (La Cordillera). Présenté en sélection officielle « Un certain regard » lors du Festival de Cannes 2017.
Il a été le coscénariste des films de son compatriote Pablo Trapero (né en 1971) : Leonera (2008), Carancho (2010) et Elefante blanco (2012).
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