Le photographe sud-africain David Goldblatt (1930-2018) est mort le 25 juin à 88 ans. Ses photographies sont un témoignage de la vie quotidienne en Afrique du Sud non seulement sous l’Apartheid, introduit en 1948, mais aussi depuis la fin du régime ségrégationniste. Le Centre Pompidou venait de lui consacrer une rétrospective du 27 février au 7 mai 2018 que j’avais vue avec grand intérêt. Jusqu’à la fin des années 1990, toutes ses photographies étaient en noir et blanc.Il avait reçu le prix Henri Cartier-Bresson en 2009 et le prix Cornell Capa en 2013.
Blaise Pascal
Blaise Pascal est né le 19 juin 1623 à Clermont-Ferrand). Il est mort le 19 août 1662 à Paris.
Pensées (Pensée 172 B)
« Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l’avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé, pour l’arrêter comme trop prompt: si imprudents, que nous errons dans les temps qui ne sont pas nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient ; et si vains, que nous songeons à ceux qui ne sont plus rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. C’est que le présent, d’ordinaire, nous blesse. Nous le cachons à notre vue, parce qu’il nous afflige ; et s’il nous est agréable, nous regrettons de le voir échapper. Nous tâchons de le soutenir par l’avenir, et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance, pour un temps où nous n’avons aucune assurance d’arriver.
Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé et à l’avenir. Nous ne pensons presque point au présent; et, si nous y pensons, ce n’est que pour en prendre la lumière pour disposer de l’avenir. Le présent n’est jamais notre fin : le passé et le présent sont nos moyens; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais.»
Daniel Cordier
Emmanuel Macron a élevé lundi Daniel Cordier, âgé de 97 ans, au grade de Grand-Croix de la Légion d’honneur. Ils ont assisté ensuite au Mont Valérien aux commémorations de l’Appel du 18 juin, lancé il y a 78 ans par le général De Gaulle.
“Ça me bouleverse. Je vais très, très, très bien. Ce qui est curieux c’est que ça dure si longtemps. Mais enfin, je suis prêt à tout”, a ajouté le nonagénaire.
Daniel Cordier, ancien résistant et secrétaire de Jean Moulin, est l’un des cinq derniers Compagnons de la Libération encore en vie, sur les 1.038 qui avaient été distingués pour leur engagement au sein de la France libre. Il défend la mémoire de Jean Moulin depuis la fin des années 70 ( cf. 2009 : Alias Caracalla : mémoires, 1940-1943, Paris, éd. Gallimard).
Les quatre autres – Guy Charmot, Hubert Germain, Pierre Simonet et Edgard Tupët-Thomé – ont entre 96 et 103 ans. Le dernier d’entre eux qui décèdera sera inhumé au Mont-Valérien, à Suresnes (Hauts-de-Seine). Ce site a été le principal lieu d’exécution de résistants et d’otages par l’armée allemande durant la Seconde guerre mondiale. Le général de Gaulle y a inauguré le Mémorial de la France combattante le 18 juin 1960.
Marc Bloch (1886-1944)
Marc Bloch, l’historien et résistant a été assassiné par les Allemands le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain), en même temps que 29 autres résistants. Cest le fondateur avec Lucien Febvre des Annales d’histoire économique et sociale en 1929.
“Je suis Juif, sinon par la religion, que je ne pratique point, non plus que nulle autre, du moins par la naissance. Je n’en tire ni orgueil ni honte, étant, je l’espère, assez bon historien pour n’ignorer point que les prédispositions raciales sont un mythe et la notion même de race pure une absurdité particulièrement flagrante, lorsqu’elle prétend s’appliquer, comme ici, à ce qui fut, en réalité, un groupe de croyants, recrutés, jadis, dans tout le monde méditerranéen, turco-khazar et slave.
Je ne revendique jamais mon origine que dans un cas : en face d’un antisémite.
Mais peut-être les personnes qui s’opposeront à mon témoignage chercheront-elles à le ruiner en me traitant de « métèque ». Je leur répondrai, sans plus, que mon arrière-grand-père fut soldat, en 1793; que mon père en 1870, servit dans Strasbourg assiégé ; que mes deux oncles et lui quittèrent volontairement leur Alsace natale, après son annexion au IIeme Reich; que j’ai été élevé dans le culte de ces traditions patriotiques, dont les Israélites de l’exode alsacien furent toujours les plus fervents mainteneurs; que la France, enfin, dont certains conspireraient volontiers à m’expulser aujourd’hui et peut-être (qui sait?) y réussiront, demeurera, quoi qu’il arrive, la patrie dont je ne saurais déraciner mon cœur . J’y suis né, j’ ai bu aux sources de sa culture, j’ai fait mien son passé, je ne respire bien que sous son ciel, et je me suis efforcé, à mon tour, de la défendre de mon mieux .”
L’étrange défaite, 1940.
Testament spirituel de Marc Bloch, écrit le 18 mars 1941:
“Je n’ai point demandé que sur ma tombe fussent récitées les prières hébraïques, dont les cadences pourtant, accompagnèrent vers leur dernier repos tant de mes ancêtres et mon père lui-même. Je me suis, toute ma vie durant efforcé de mon mieux vers une sincérité totale de l’expression et de l’esprit. Je tiens la complaisance envers le mensonge, de quelques prétextes qu’elle puisse se parer, pour la pire lèpre de l’âme. Comme un beaucoup plus grand que moi, je souhaiterais volontiers que, pour toute devise, on gravât sur ma pierre tombale ces simples mots Dilexit Véritatem.”
Aquarius – Michel Foucault
L’ Aquarius est bloqué depuis dimanche en Méditerranée avec 629 migrants secourus à son bord. Nous pouvons remercier le nouveau gouvernement espagnol de Pedro Sánchez et la Généralité de la Communauté de Valence qui acceptent de les accueillir. L’Italie semble oublier qu’elle a connu à de nombreuses périodes de son histoire une émigration massive. Le gouvernement français, lui, est aux abonnés absents. Mes deux grands-pères, Diego A. et Gaspar Luis F., ont eux aussi, traversé la Méditerranée. Ils partaient, d’Elche ou de Petrer, chercher une vie meilleure en Algérie.
Il convient de relire ce que Michel Foucault disait de la figure médiévale de la Nef des fous . L’histoire des enfermés dehors est toujours d’actualité:
“On comprend mieux alors la curieuse surcharge qui affecte la navigation des fous et lui donne sans doute son prestige. D’un côté, il ne faut pas réduire la part d’une efficacité pratique incontestable ; confier le fou à des marins, c’est éviter à coup sûr qu’il ne rôde indéfiniment sous les murs de la ville, c’est s’assurer qu’il ira loin, c’est le rendre prisonnier de son propre départ. Mais à cela, l’eau ajoute la masse obscure de ses propres valeurs ; elle emporte, mais elle fait plus, elle purifie ; et puis la navigation livre l’homme à l’incertitude du sort ; là chacun est confié à son propre destin, tout embarquement est, en puissance, le dernier. C’est vers l’autre monde que part le fou sur sa folle nacelle ; c’est de l’autre monde qu’il vient quand il débarque. Cette navigation du fou, c’est à la fois le partage rigoureux, et l’absolu Passage. Elle ne fait, en un sens, que développer, tout au long d’une géographie mi-réelle, mi-imaginaire, la situation liminaire du fou à l’horizon du souci de l’homme médiéval — situation symbolique et réalisée à la fois par le privilège qui est donné au fou d’être enfermé aux portes de la ville : son exclusion doit l’enclore ; s’il ne peut et ne doit avoir d’autre prison que le seuil lui-même, on le retient sur le lieu du passage. Il est mis à l’intérieur de l’extérieur, et inversement. Posture hautement symbolique, qui restera sans doute la sienne jusqu’à nos jours, si on veut bien admettre que ce qui fut jadis forteresse visible de l’ordre est devenu maintenant château de notre conscience.
L’eau et la navigation ont bien ce rôle. Enfermé dans le navire, d’où on n’échappe pas, le fou est confié à la rivière aux mille bras, à la mer aux mille chemins, à cette grande incertitude extérieure à tout. Il est prisonnier au milieu de la plus libre, de la plus ouverte des routes : solidement enchaîné à l’infini carrefour. Il est le Passager par excellence, c’est-à-dire le prisonnier du passage. Et la terre sur laquelle il abordera, on ne la connaît pas, tout comme on ne sait pas, quand il prend pied, de quelle terre il vient. Il n’a sa vérité et sa patrie que dans cette étendue inféconde entre deux terres qui ne peuvent lui appartenir. Est-ce ce rituel qui par ces valeurs est à l’origine de la longue parenté imaginaire qu’on peut suivre tout au long de la culture occidentale ? Ou est-ce, inversement, cette parenté qui a, du fond des temps, appelé puis fixé le rite d’embarquement ? Une chose au moins est certaine : l’eau et la folie sont liées pour longtemps dans le rêve de l’homme européen.”
Michel Foucault, Histoire de la folie à l’âge classique, Gallimard, 1972.
Marc Ogeret (1932-2018)
Le chanteur Marc Ogeret est mort le 4 juin 2018. C’était un magnifique interprète des poèmes d’Aragon et des chansons révolutionnaires.
Militant syndicaliste du Syndicat français des artistes-interprètes (SFA-CGT). Membre de la société civile pour l’Administration des droits des artistes et musiciens interprètes (Adami). Vice-président du collège variétés de l’Adami.
Je me souviens qu’il jouait dans un curieux film vu dans le Quartier latin, il y a bien longtemps: L’escadron Volapük (1971) de René Gilson. Distribution: Juliet Berto, Marc Chapiteau, Olivier Hussenot, Michel Delahaye, Georges Adet. Scènes imaginaires de la vie de cinq jeunes incorporés dans une garnison française entre le 32 et le 39 mai 1968.
Quelques-uns de ses disques:
1967 : Marc Ogeret chante Aragon.
1968 : Autour de la Commune.
1968 : Chansons « contre » .
1970 : Le condamné à mort, poème de Jean Genet, musique de Hélène Martin.
1988 : Chante la Révolution.
1992 : Chante Aragon (Second Intermède).
1999 : Ogeret chante Léo Ferré.
https://www.youtube.com/watch?v=x_c-vMFLVhI
Tiré de l’album “Marc Ogeret chante Aragon”, en 1967. Accompagné par Michel Villars (piano), Barthelemy Rosso (guitare) et Pierre Nicholas (contrebasse).
Franz Kafka (1883-1924)
Franz Kafka est mort le 3 juin 1924.
Hommage de Milena Jesenská (Narodini listy, 7 juin 1924-Journal tchèque publié à Prague de 1861 à 1941):
” Avant-hier est mort au sanatorium de Kierling près de Klosterneuburg, à côté de Vienne, le Dr. Franz Kafka, un écrivain allemand qui vivait à Prague. Peu de gens le connaissaient ici, car il allait seul son chemin, plein de vérité, effrayé par le monde ; depuis bien des années, il souffrait d’une maladie des poumons, et s’il la soignait, il la nourrissait aussi consciemment et l’entretenait dans sa pensée. Lorsque l’âme et le cœur ne peuvent plus supporter leur fardeau, le poumon prend sur lui la moitié de la charge, ainsi la charge est au moins également répartie, a-t-il écrit une fois dans une lettre, et sa maladie était de cette espèce. Elle lui conférait une fragilité presque incroyable et un raffinement intellectuel sans compromis presque terrifiant ; mais lui, en tant qu’homme, avait déposé toute son angoisse intellectuelle sur les épaules de sa maladie. Il était timide, inquiet, doux et bon, mais les livres qu’il a écrits sont cruels et douloureux. Il voyait le monde plein de démons invisibles qui déchirent et anéantissent l’homme sans défense. Il était trop lucide, trop sage pour pouvoir vivre, trop faible pour combattre, faible comme le sont des êtres beaux et nobles, qui sont incapables d’engager le combat avec la peur qu’ils ont de l’incompréhension, de l’absence de bonté, du mensonge intellectuel, parce qu’ils savent d’avance que ce combat est vain et que l’ennemi vaincu couvre encore de honte son vainqueur. Il connaissait les hommes, comme seul peut les connaître quelqu’un de grande sensibilité nerveuse, quelqu’un qui est solitaire et qui reconnaît autrui à un simple éclair dans son regard. Il connaissait le monde d’une manière insolite et profonde, lui-même était un monde insolite et profond. Il a écrit les livres les plus importants de toute la jeune littérature allemande ; toutes les luttes de la génération d’aujourd’hui dans le monde entier y sont incluses, encore que sans esprit de doctrine. Ils sont vrais, nus et douloureux, si bien que, presque naturalistes. Ils sont pleins de l’ironie sèche et de la vision sensible d’un homme qui voyait le monde si clairement qu’il ne pouvait pas le supporter et qu’il lui fallait mourir, s’il ne voulait pas faire de concessions comme les autres et chercher recours dans les diverses erreurs de la raison et de l’inconscient, même les plus nobles. Franz Kafka a écrit le fragment Le Soutier (paru en tchèque dans Cernen, chez Neumann), le Verdict, conflit de deux générations, La Métamorphose, le livre le plus fort de la littérature allemande moderne, La Colonie pénitentiaire et les esquisses Regard et Médecin de Campagne. Le dernier roman, Devant la loi, attend depuis des années en manuscrit. C’est un de ces livres qui, quand on les a lus jusqu’au bout, laissent l’impression d’un monde si parfaitement compris qu’il rend inutile le moindre commentaire. Tous ses livres décrivent l’horreur de l’incompréhension, de la faute innocente parmi les hommes. C’était un artiste et un homme d’une conscience si sensible qu’il entendait encore là où les sourds se croyaient faussement en sûreté. ”
Milena Jesenská est née le 10 août 1896 à Prague. Journaliste, écrivaine et traductrice tchèque, elle fut déportée au camp de concentration de Ravensbrück (Allemagne) en 1940 pour faits de résistance. Elle y est morte le 17 mai 1944.
Kafka a rencontré Milena à Prague, au café Arco, sans
doute en septembre 1919. Après cette rencontre, elle lui a écrit pour lui
proposer de traduire en tchèque le premier chapitre, (« Der
Heizer » – « Le Chauffeur ») de ce qui allait devenir L’Amérique. 149 lettres et cartes postales de Franz Kafka à Milena Jesenská ont été conservées. 140 d’entre elles ont été écrites pendant une période d’environ dix mois, au rythme parfois de plusieurs par jour, de mars à décembre 1920. Les dernières datent de 1922 et 1923. Leurs amours restent essentiellement épistolaires.
Aucune des lettres de Milena n’est parvenue jusqu’à nous. On ne sait pas si elles ont été brûlées ou ont disparu lorsque les troupes allemandes sont entrées à Prague en mars 1939.
Franz Kafka, Lettres à Milena.
Prague, printemps 1922
«Écrire des lettres c’est se dénuder devant des fantômes, ce qu’ils attendent avidement. Les baisers écrits ne parviennent pas jusqu’à destination, mais les fantômes les boivent sur les chemins jusqu’à la dernière goutte. Les fantômes ne mourront pas de faim, mais nous serons anéantis.»
Ramón Chao (1935-2018)
Murió el 20 de mayo de 2018 en Barcelona, Ramón Chao, padre de Antoine y Manu Chao. Fue un gran periodista en Radio France Internationale. Recuerdo también sus magníficos artículos en la revista Triunfo que leí hasta que desapareció…Sit tibi terra levis.
Mémoire des luttes, 26 mai 2018
Mon ami, mon frère Ramon Chao
Le 20 mai dernier, à l’âge de 82 ans et loin de son Villalba (Lugo) natal, s’est éteint mon ami, mon frère Ramon Chao, Galicien, rebelle, pianiste, écrivain, journaliste, séducteur, volubile, aventurier et, plus que tout, un homme d’une trempe peu commune.
Outre notre anti-franquisme, nous avions en commun la caractéristique d’être des «Galiciens de Paris», identité très singulière, et, en tant que journalistes, les seuls Espagnols qui ont dirigé de prestigieux médias français: Radio France internationale (RFI) pour lui et Le Monde diplomatique pour moi.
Ramon ne fut pas seulement un immense écrivain, infatigable et obsessionnel, qui remettait sa prose vingt fois sur le métier – lisez Le Lac de Côme–, mais aussi un journaliste exquis comme on n’en fait plus, et un intervieweur hors pair comme l’attestent ses livres exceptionnels avec deux monstres de la littérature : Juan Carlos Onetti et Alejo Carpentier. Il est inouï – et à la limite du crime éditorial – que son livre d’entretiens avec Jorge Luis Borges n’ait pas été publié.
En cinquante ans d’amitié et de complicité nous avons écrit plusieurs livres à quatre mains – parmi lesquels le Guide du Paris rebelle et l’Abécédaire partiel et partial de la mondialisation. Dans divers journaux, dont Triunfo et La Voz de Galicia, nous avons publié des chroniques entrelacées, c’est-à-dire des textes écrits par lui et signés de moi, ou vice versa. Au point que beaucoup de gens nous confondaient.
Un jour, au Mexique, je fus invité à donner une conférence. Ramon me remplaça et personne ne s’en aperçut. Une autre fois, à Bilbao, nous fîmes une conférence ensemble et, avant de commencer, les présentateurs attribuèrent ma biographie à Ramon, et la sienne à moi. Evidemment, nous ne fîmes pas de démenti… Cela nous fit rire. Un nombre incalculable de fois, j’ai été présenté comme « le père de Manu Chao» et Ramon comme «le directeur du Monde diplomatique». Notre règle était de ne jamais rectifier.
Alors que Ramon vient tout juste de nous quitter, une dame m’écrit pour me présenter ses condoléances pour «la mort de mon père, auteur de ce livre indispensable Fidel Castro, biographie à deux voix». Tout ceci me préoccupe. Par ce que j’ai en mémoire une célèbre nouvelle d’Edgar Poe, «William Wilson», dans laquelle deux amis se ressemblent tellement et s’identifient à ce point l’un à l’autre que le jour où l’un décède, celui qui reste se rend soudain compte que ce n’est pas l’autre qui est mort. C’est lui.
Ignacio Ramonet
Jorge Luis Borges
Jorge Luis Borges, El libro de arena (1975), Epílogo: «No escribo para una minoría selecta, que no me importa, ni para ese adulado ente platónico cuyo apodo es la Masa. Descreo de ambas abstracciones, caras al demagogo. Escribo para mí, para los amigos y para atenuar el curso del tiempo.»
“Je n’écris pas pour une petite élite dont je n’ai cure, ni pour cette entité platonique adulée qu’on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J’écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps.”
Muerte de Francisco de Goya
El 16 de abril de 1828, Francisco de Goya murió en Burdeos en su casa de la rue des Fossés de l’Intendance n° 39, hacia las 2 de la madrugada, acompañado por el joven artista Antonio Brugada y José Pío de Molina. Se le enterró junto a Martín Miguel de Goicoechea, su consuegro, en el cementerio de la Chartreuse. Vivía en Burdeos desde 1824.
En junio de 1899, sus restos fueron trasladados a la Sacramental de San Isidro y finalmente, el 29 de noviembre de 1919, a la ermita de San Antonio de la Florida. Falta el cráneo del pintor.