Vu dimanche au Cinéma L’Epée de Bois, Rue Mouffetard, 75005-Paris L’échange des princesses de Marc Dugain.
1721. Une idée germe dans la tête de Philippe d’Orléans, Régent de France… Louis XV, 11 ans, va bientôt devenir Roi et un échange de princesses permettrait de consolider la paix avec l’Espagne, après des années de guerre qui ont laissé les deux royaumes exsangues.
Il marie donc sa fille, Louise-Élisabeth d’Orléans, dite Mademoiselle de Montpensier, 12 ans, à l’héritier du trône d’Espagne, Luis I, 14 ans, et Louis XV doit épouser l’Infante d’Espagne, Mariana Victoria, âgée de 4 ans. L’entrée précipitée dans la cour des Grands de ces jeunes princesses, sacrifiées sur l’autel des jeux de pouvoirs, aura raison de leur insouciance…Ces unions apparaissent rapidement compromises.
L’échange des princesses (2017) 1 h 40. Scén.: Marc Dugain, Chantal Thomas d’après le roman éponyme de cette dernière (2013). Dir.photo: Gilles Porte. Int: Lambert Wilson (Philippe V), Anamaria Vartolomei (Louise-Elisabeth), Olivier Gourmet (Philippe d’Orléans, le Régent), Catherine Mouchet (Madame de Ventadour), Kacey Mottet-Klein (Don Luis), igor Van Dessel (Louis XV), Juliane Lepoureau (Mariana Victoria), Maya Sansa (Elisabeth Farnèse), Andréa Férréol (la princesse Palatine).
Loin du Grand Siècle, Marc Dugain s’attache à cette période d’incertitude et de flottements de la Régence et des débuts du règne de Louis XV. La France comme l’Espagne sont épuisées par des années de guerre. Les épidémies (la variole, le choléra) et la mort sont omniprésentes. Elles frappent enfants et vieillards. C’est déjà le crépuscule d’un monde qui annonce la fin de la monarchie. Les princes et les rois sont des objets plutôt que des êtres de chair et de sang. Les princesses n’ont plus d’identité. Elles doivent enlever leurs vêtements lors de l’échange à la frontière sur l’île aux Faisans, au milieu de la Bidassoa, et adopter ceux de la Cour où elles vont s’installer. La photographie nocturne de Gilles Porte est très soignée. La nature est filmée dans des tonalités automnales. Deux choses m’ont gêné: le son (certains acteurs ont une diction assez incompréhensible) et les paysages de la Vieille Castille que je ne reconnais pas. Les scènes espagnoles semblent avoir été tournées en Belgique. C’est pourtant Philippe V qui fit construire le Palais royal de la Granja de San Ildefonso, dans la province de Ségovie, à 80 kilomètres de Madrid. Il y est même enterré. Le roman de Chantal Thomas était plus complexe.
Marc Dugain a réalisé quatre longs métrages :
Une exécution ordinaire (2010), d’après son propre roman.
La Bonté des femmes (2011), téléfilm coréalisé avec Yves Angelo.
La Malédiction d’Edgar (2013), tourné en anglais, d’après son propre roman.
L’Échange des princesses (2017).