Andrés Sánchez Robayna

Andrés Sánchez Robayna.

Le poète canarien Andrés Sánchez Robayna vient de mourir à Tenerife le 11 mars 2025. Né le 17 décembre 1952 à Santa Brígida (Grande Canarie), ce professeur de littérature espagnole à l’Université de La Laguna (Tenerife) (de 1995 à 2020) était un spécialiste de la littérature du Siècle d’Or espagnol. Il avait publié aussi des essais et son journal. Il avait traduit des poètes de langue anglaise (Wallace Stevens, William Wordsworth) française (Paul Valéry), portugaise (Haroldo de Campos, Oswald de Andrade) et catalane (Joan Brossa, Salvador Espriu, Ramón Xirau, Josep Palau i Fabre).

En la tumba de Stéphane Mallarmé (Andrés Sánchez Robayna)

El bosque se alza bajo el frío,
gobierna altivo nuestros pasos.
Desolación. Tu nombre y, luego,
los de los tuyos, a tu lado.

La losa oscura. Una columna,
Únicamente. Encima, un ánfora.
Anulación de todo signo.
El gris celaje sobre el ánfora.

Tu nombre escrito que el azar
no abolirá. Y un cuervo tardo
sobre la hierba. Pasa un tren
en el silencio conjurado.

¿Somos tan sólo vanas formas
de la materia? Tú, en tu barca,
en el otoño rojo y húmedo,
bogas sereno hacia tu nada.

La Sombra y la apariencia. Tusquets, 2010.

Sur le tombeau de Stéphane Mallarmé

Sous le froid se dresse la forêt,
altière, elle règle nos enjambées.
Désolation. Ton nom et, ensuite,
ceux des tiens, à tes côtés.

La dalle sombre. Une colonne,
seulement. Au-dessus, une amphore.
Annulation de tout signe.
La nuée grise sous l’amphore.

Ton nom écrit que le hasard
ne peut abolir. Et un corbeau sautille
dans l’herbe. Un train passe
dans un silence complice.

Sommes-nous seulement des formes
vaines de la matière? Toi, sur ta barque,
dans l’automne rouge et humide,
calme vers ton néant tu suis la vague.

Traduction Claude Le Bigot.

Il est mort 21 ans jour pour jour après les attentats islamistes de Madrid.

Madrid, para una elegía (Andrés Sánchez Robayna)

Ogne lingua per certo verria meno… Inferno, XXVIII, 4

Pasan trenes en marzo atestados de lágrimas,
palabras o susurros bajo un cielo dormido,
mejillas presurosas que de pronto se tornan
amasijo de hierros en el alba.
Claridad de la sangre. En el crepúsculo
se juntaron los rostros silenciosos.
En todos los paraguas del dolor repicaba
la piedad de la lluvia.

Sobre una confidencia del mar griego precedido de Correspondencias. 2005. Signos.

Madrid, pour une élégie

Ogne lingua per certo verria meno… Inferno, XXVIII, 4

Passent des trains en mars plein à craquer de larmes,
des mots, des murmures sous le sommeil du ciel,
des joues précipitées qui brusquement deviennent
un amas de métal à l’aube.
Le sang et sa clarté. Au crépuscule
se sont serrés, silencieux, les visages,
Sur les parapluies de la douleur crépitait
la pitié de la pluie.

Sur une confidence de la mer grecque. Gallimard, 2008. Traduction : Jacques Ancet.

https://www.lesvraisvoyageurs.com/2019/08/12/andres-sanchez-robayna-jacques-ancet-i/

https://www.lesvraisvoyageurs.com/2019/08/12/andres-sanchez-robayna-jacques-ancet-ii/

https://www.lesvraisvoyageurs.com/2021/08/06/andres-sanchez-robayna-jacques-ancet-iii/

Le livre derrière la dune. Éditions du Murmure, 2012. Traduction : Claude Le Bigot.

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