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(Para Manuel … y Pablo)
II
¿Para qué llamar caminos
a los surcos del azar?…
Todo el que camina anda,
como Jesús, sobre el mar.
II
A quoi bon appeler chemins
les sillons du hasard ?…
Qui chemine marche toujours
comme Jésus sur la mer.
XXIX
Caminante, son tus huellas
el camino y nada más;
Caminante, no hay camino,
se hace camino al andar.
Al andar se hace el camino,
y al volver la vista atrás
se ve la senda que nunca
se ha de volver a pisar.
Caminante no hay camino
sino estelas en la mar.
XXIX
Voyageur, le chemin
sont les traces de tes pas
c’est tout ; voyageur,
il n’y a pas de chemin,
le chemin se fait en marchant.
Le chemin se fait en marchant
et quand on tourne les yeux en arrière
on voit le sentier que jamais
on ne doit à nouveau fouler
Voyageur, il n’est pas de chemin
rien que des sillages sur la mer.
XLIV
Todo pasa y todo queda,
pero lo nuestro es pasar,
pasar haciendo caminos,
caminos sobre la mar.
XLIV
Tout passe et tout demeure,
mais notre affaire est de passer,
de passer en traçant des chemins
des chemins sur la mer.
Campos de Castilla. 1912. CXXXVI. Proverbios y cantares.
Champs de Castille précédé de Solitudes, Galeries et autres poèmes et suivi des Poésies de la guerre. 1981. Traduction de Sylvie Léger et Bernard Sesé. NRF Poésie/ Gallimard n°144.
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