Le Chien ou Tête de chien (en espagnol : Perro semihundido) est le nom d’une des quatorze « peintures noires » de Francisco de Goya. Ces oeuvres ont été peintes entre 1819 et 1823 directement sur les murs de la maison de campagne de l’artiste (La Quinta del Sordo), au bord du Manzanares, à Madrid. Il y vécut de 1819 à 1823. Elles furent transférées sur toile entre 1874 et 1878 sur ordre du Baron Frédéric Émile d’Erlanger, un banquier allemand, qui pensait les vendre à l’Exposition Universelle de Paris de 1878. Elles ne trouvèrent pas d’acquéreur. Il les céda donc en 1881 au Musée du Prado de Madrid où elles sont actuellement conservées (salle 67).
On voit la tête d’un petit chien noir, triste et solitaire, qui regarde vers le haut. Il semble enfoncé dans le sable. Le chien est presque perdu dans l’immensité de l’image, vide à l’exception d’une zone sombre en pente vers le bas qui dissimule le corps de l’animal. Qu’ a voulu exprimer le peintre ? La solitude, le vide, l’angoisse, la peur de la mort… L’ambiguïté règne. Goya avait 73 ans. Il avait traversé deux maladies qui l’avaient mené au seuil de la mort. Il se sentait meurtri par la situation sociale et politique de son pays qu’il allait fuir en 1823. Il allait mourir en exil à Bordeaux le 16 avril 1828.
Sur les photos prises par le photographe Jean Laurent (1816 – 1886) entre 1863 et 1874, on peut voir un paysage au loin, un grand rocher et des oiseaux qui s’envolent.
Cette œuvre d’une extrême liberté était en avance sur son temps. Elle a notamment inspiré des peintres comme Rafael Canogar (1935) ou Antonio Saura (1930-1998), qui la considérait comme «el cuadro más bello del mundo».