Relire encore et encore les poètes de la Génération de 1927.
Como el viento
Como el viento a lo largo de la noche,
Amor en pena o cuerpo solitario,
Toca en vano a los vidrios,
Sollozando abandona las esquinas;
O como a veces marcha en la tormenta,
Gritando locamente,
Con angustia de insomnio,
Mientras gira la lluvia delicada;
Si, como el viento al que un alba le revela
Su tristeza errabunda por la tierra,
Su tristeza sin llanto,
Su fuga sin objeto;
Como él mismo extranjero,
Como el viento huyo lejos.
Y sin embargo vine como luz.
Un río, un amor, 1929.
Comme le vent
Comme le vent tout au long de la nuit,
Amour en peine ou bien corps solitaire,
En vain touche les vitres,
Abandonne en sanglots les carrefours ;
Ou comme parfois il marche dans la tourmente,
En criant follement,
Angoissé d’insomnie,
Tandis que tourne la pluie délicate ;
Oui, comme le vent à qui l’aube révèle
Sa tristesse errante sur la terre,
Sa tristesse sans pleurs,
Sa fuite sans objet ;
Comme lui-même étranger,
Comme le vent je fuis au loin.
Pourtant je suis venu comme lumière.
Un fleuve, un amour. Editions Fata Morgana. 1985. Traduction: Jacques Ancet.
Ce poème a été écrit le 10 mai 1929 à Toulouse. Son ancien professeur à l’Université de Séville, le poète Pedro Salinas, l’aida à obtenir, à la fin de l’année 1928, un poste de lecteur à l’École Normale de Toulouse. Il y travaillera pendant sept mois. Gerardo Diego publiera ce texte dans sa célèbre anthologie Poesía española: antología 1915- 1931. Madrid, 1932. On y retrouve davantage l’influence romantique que surréaliste.
(Merci à Lorenzo Oliván et Arnau de V.)