Fernando António Nogueira Pessoa est né le 13 juin 1888 à Lisbonne,
Autopsychographie
Feindre est le propre du poète.
Il feint si complètement
Qu’il en arrive à feindre qu’est douleur
La douleur qu’il ressent vraiment.
Et ceux qui lisent ses écrits
Ressentent sous la douleur lue
Non pas les deux qu’il a connues,
Mais bien la seule qu’ils n’ont pas.
Ainsi, sur ses rails circulaires
Tourne, accaparant la raison,
Ce petit train à ressorts
Qui s’appelle le cœur.
Je ne suis personne, anthologie, Paris Christian Bourgois Éditeur, 1994, p. 95.
Autopsicografia
O poeta é um fingidor
Finge tão completamente
Que chega a fingir que é dor
A dor que deveras sente.
E os que lêem o que escreve,
Na dor lida sentem bem,
Não as duas que ele teve,
Mas só a que eles não têm.
E assim nas calhas de roda
Gira, a entreter a razão,
Esse comboio de corda
Que se chama coração.
1 avril 1931.
Presença nº 36. Coimbra, Novembre 1932.
Poesias. Lisbonne, Ática, 1942.
Poème lu par Paulo Autran:
https://radiobatuta.com.br/programa/fernando-pessoa-paulo-autran/
“A l’origine de mes hétéronymes il y a la trace profonde d’hystérie qui subsiste en moi. Je ne sais pas si je suis simplement hystérique ou si je suis plus exactement hystérico-neurasthénique. (…) Quoi qu’il en soit l’origine mentale de mes hétéronymes réside dans ma tendance, organique et constante chez moi à la dépersonnalisation et à la simulation.” (Fernando Pessoa)
Lettre à son ami et critique littéraire, Adolfo Casais Monteiro (13 janvier 1935)
“A origem dos meus heterônimos é o fundo traço de histeria que existe em mim. Não sei se sou simplesmente histérico, se sou, mais propriamente, um histero-neurastênico. (…) Seja como for, a origem mental dos meus heterônimos está na minha tendência orgânica e constante para a despersonalização e para a simulação.
“Un bon rêveur ne se réveille pas…” (Fernando Pessoa)