Quotidiennes
Autrefois,
Quand j’étais gamin,
Je me sentais étranger au monde,
C’était
Comme si je n’y étais pas –
Et je me suis appliqué
À m’incorporer à ce tout.
Maintenant où s’approche ma fin,
Et je le sais, je le vis,
Maintenant
Je n’ai plus d’effort à faire
Pour sentir pleinement le monde
Seconde après seconde.
Il est là, je suis en lui,
Je suis à lui.
Quotidiennes, poèmes 1994-1996, Paris, Gallimard, 2002.
Grâce à N.de C. j’ai relu Eugène Guillevic aujourd’hui.
http://patte-de-mouette.fr/2020/05/17/guillevic-toucher-contre-la-peur/
Merci, Claude, pour cet émouvant poème (et, bien sûr, pour les liens donnés).