Miguel de Cervantes

Alcalá de Henares. Museo Casa Natal de Cervantes. Calle Mayor, 48. Don Qujote y Sancho Panza (Pedro Requejo Novoa).

L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche. Deuxième partie. Traduction Louis Viardot. 1836.

CHAPITRE LVIII.

Comment tant d’aventures vinrent à pleuvoir sur Don Quichotte, qu’elles ne se donnaient point de relâche les unes aux autres.

” Quand Don Quichotte se vit en rase campagne, libre et débarrassé des poursuites amoureuses d’Altisidore, il lui sembla qu’il était dans son centre, et que les esprits vitaux se renouvelaient en lui pour continuer et poursuivre son œuvre de chevalerie. Il se tourna vers Sancho, et lui dit:
– La liberté, Sancho, est un des dons les plus précieux que le ciel ait faits aux hommes. Rien ne l’égale, ni les trésors que la terre enferme en son sein, ni ceux que la mer recèle en ses abîmes. Pour la liberté, aussi bien que pour l’honneur, on peut et l’on doit aventurer la vie; au contraire, l’esclavage est le plus grand mal qui puisse atteindre les hommes. Je te dis cela, Sancho, parce que tu as bien vu l’abondance et les délices dont nous jouissions dans ce château que nous venons de quitter. Eh bien! au milieu de ces mets exquis et de ces boissons glacées, il me semblait que j’avais à souffrir les misères de la faim, parce que je n’en jouissais pas avec la même liberté que s’ils m’eussent appartenu; car l’obligation de reconnaître les bienfaits et les grâces qu’on reçoit sont comme des entraves qui ne laissent pas l’esprit s’exercer librement. Heureux celui à qui le ciel donne un morceau de pain sans qu’il soit tenu d’en savoir gré à d’autres qu’au ciel même!”

El ingenioso hidalgo Don Quijote de la Mancha II . Segunda parte. 1615.

CAPÍTULO LVIII

Que trata de cómo menudearon sobre don Quijote aventuras tantas, que no se daban vagar unas a otras

” Cuando don Quijote se vio en la campaña rasa, libre y desembarazado de los requiebros de Altisidora, le pareció que estaba en su centro y que los espíritus se le renovaban para proseguir de nuevo el asumpto de sus caballerías, y volviéndose a Sancho le dijo: – La libertad, Sancho, es uno de los más preciosos dones que a los hombres dieron los cielos; con ella no pueden igualarse los tesoros que encierra la tierra ni el mar encubre; por la libertad así como por la honra se puede y debe aventurar la vida, y, por el contrario, el cautiverio es el mayor mal que puede venir a los hombres. Digo esto, Sancho, porque bien has visto el regalo, la abundancia que en este castillo que dejamos hemos tenido; pues en mitad de aquellos banquetes sazonados y de aquellas bebidas de nieve me parecía a mí que estaba metido entre las estrechezas de la hambre, porque no lo gozaba con la libertad que lo gozara si fueran míos, que las obligaciones de las recompensas de los beneficios y mercedes recebidas son ataduras que no dejan campear al ánimo libre. ¡Venturoso aquel a quien el cielo dio un pedazo de pan sin que le quede obligación de agradecerlo a otro que al mismo cielo!”

Madrid. Calle Atocha, 87. Placa colocada con motivo del tercer centenario del Quijote. Lugar donde estaba la imprenta donde se imprimió la primera parte de Don Qujote. 1604-1605.

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