Je retrouve dans l’oeuvre critique de Julio Cortázar, publiée en poche par Debolsillo en 2017, l’influence de Sartre. Elle est claire chez Mario Vargas Llosa qui l’ a revendiquée très souvent. “Je suis resté un enfant de Sartre : j’ai toujours cru que les écrivains pouvaient changer la société.” (2010) Elle est moins évidente chez Cortázar, grand lecteur des surréalistes et des poètes anglo-saxons.
Les Mouches. 1943.
JUPITER : Pauvres gens ! Tu vas leur faire cadeau de la solitude et de la honte, tu vas arracher les étoffes dont je les ai couverts, et tu leur montreras soudain leur existence, leur obscène et fade existence, qui leur est donnée pour rien.
ORESTE : Pourquoi leur refuserais-je le désespoir qui est en moi, puisque c’est leur lot ?
JUPITER : Qu’en feront-ils ?
ORESTE : Ce qu’ils voudront : ils sont libres, et la vie humaine commence de l’autre côté du désespoir.