Eugénio de Andrade, «Da palavra ao silêncio», Rosto Precario, Porto, Fundaçã o Eugénio de Andrade, 1995 (1 ère éd.1979) p. 37-38.
«En ce temps-là […] j’ai appris qu’il y avait très peu de choses absolument nécessaires. Ce sont ces choses que mes vers aiment et exaltent. La terre et l’eau, la lumière et le vent deviennent consubstantiels pour faire corps avec tout l’amour dont ma poésie est capable. Mes racines plongent depuis l’enfance dans le monde le plus élémentaire. Je garde de ce temps le goût pour une architecture extrêmement claire et dénudée, que mes poèmes s’emploient à réfléchir; l’amour pour la blancheur de la chaux à laquelle se mêle invariablement, dans mon esprit, le chant dur des cigales; une préférence pour le langage parlé, presque réduit aux paroles nues et nettes d’un cérémonial archaïque. […] [La] pureté dont on a tant parlé à propos de ma poésie, c’est simplement de la passion, passion pour les choses de la terre, dans leur forme la plus ardente et non encore consumée.»
Eugenio de Andrade (né José Fintinhas) est né le 19 janvier 1923 à Póvoa de Atalaia, (Province de Beira Baixa, Portugal). Il est issu d’une famille de paysans. Il vit à Lisbonne de 1932 à 1943. Il s’installe à Porto en 1950 et fait une carrière d’inspecteur au ministère de la Santé. Il commence à publier des plaquettes à 16 ans et son œuvre est célébrée à partir de 1948. Mais, malgré sa célébrité, Eugénio de Andrade est resté un homme solitaire, fuyant les mondanités et les apparitions publiques.
Traducteur, auteur d’anthologies, romancier et poète, son œuvre est traduite en une douzaine de langues.
Il a reçu le Prix de l’Association internationale des critiques littéraires (1986), le Grand Prix de poésie de l’Association portugaise des écrivains (1989) et le prix Camões de la littérature portugaise en 2001. Il est mort à Porto le 13 juin 2005 des suites d’une très longue maladie neurologique.
Traductions françaises.
(La plupart de ses œuvres ont été publiées en édition bilingue aux Éditions de la Différence.)
Vingt-sept poèmes, traduit par Michel Chandeigne. Typographie Michel Chandeigne, 1983.
Matière
solaire,
traduit par Antónia Câmara Manuel, Michel Chandeigne, et Patrick
Quiller, La Différence, 1986.
Les
Poids de l’ombre,
traduit par Antónia Câmara Manuel, Michel Chandeigne, et Patrick
Quiller, La Différence, 1986.
Blanc
sur blanc,
traduit par Michel Chandeigne, La Différence, 1988.
Ecrits de la terre, traduit par Michel Chandeigne; La Différence, 1988.
L’Autre nom de la terre traduit par Michel Chandeigne et Nicole Siganos, La Différence, 1990.
Versants du regard et autres poèmes en prose, traduit par Patrick Quillier, La Différence, 1990.
Trente poèmes. Porto, 1992.
Office de la patience, traduit par Michel Chandeigne, Orfeu-Livraria Portuguesa, 1995.
Le Sel de la langue, traduit par Michel Chandeigne, La Différence, 1999.
A l’approche des eaux, traduit par Michel Chandeigne. La Différence, 2000.
Les Lieux du feu, traduit par Michel Chandeigne, L’Escampette 2001.
Matière solaire, suivi de Le poids de l’ombre et de Blanc sur blanc. Traduit du portugais par Michel Chandeigne, Patrick Quillier et Maria Antonia Camara Manuel, Poésie / Gallimard, 2004 n°395.