C’est Baudelaire qui postdate et voit juste de sa barque de souffrance, lorsqu’il nous désigne tels que nous sommes. Nietzsche, perpétuellement séismal, cadastre tout notre territoire agonistique. Mes deux porteurs d’eau.
Obligation, sans reprendre souffle, de raréfier, de hiérarchiser êtres et choses empiétant sur nous.
Comprenne qui pourra. Le pollen n’échauffant plus un avenir multiple s’écrase contre la paroi rocheuse.
Que nous défiions l’ordre ou le chaos, nous obéissons à des lois que nous n’avons pas intellectuellement instituées. Nous nous en approchons à pas de géant mutilé.
De quoi souffrons-nous le plus? De souci. Nous naissons dans le même torrent, mais nous y roulons différemment, parmi les pierres affolées. Souci? Instinct garder.
Fils de rien et promis à rien, nous n’aurions que quelques gestes à faire et quelques mots à donner.
Refus. Interdisons notre hargneuse porte aux mygales jactantes, aux usuriers du désert. L’œuvre non vulgarisable, en volet brisé, n’inspire pas d’application, seulement le sentiment de son renouveau.
Ce que nous entendons durant le sommeil, ce sont bien les battements de notre coeur, non les éclairs de notre âme sans emploi.
Mourir, c’est passer à travers le chas de l’aiguille après de multiples feuillaisons. Il faut aller à travers la mort pour émerger devant la vie, dans l’état de modestie souveraine.
Qui appelle encore? Mais la réponse n’est point donnée.
Qui appelle encore pour un gaspillage sans frein? Le trésor entrouvert des nuages qui escortèrent notre vie.
La nuit talismanique qui brillait dans son cercle, 1972.
Aujourd’hui, Marc Bassets a publié dans Babelia, supplément culturel de El País un article intitulé Camus-Char, biografía de una amistad. Une nouvelle maison d’édition vient en effet de traduire en espagnol la correspondance entre Albert Camus et René Char Correspondencia 1946-1959, publiée par Gallimard en 2007.
Les deux hommes se sont rencontrés en 1946. A partir de 1954, ils habitent le même immeuble 4 rue de Chanaleilles, Paris VII. Ils se découvrent même un arrière-pays commun, selon René Char, une terre de patrie dont le paysage est celui des alentours de L’Isle-sur-le-Sorgue, et plus généralement le Vaucluse entre Ventoux et Luberon. En septembre 1958, Albert Camus achète une maison à Lourmarin. A sa mort, le 4 janvier, il est enterré dans le cimetière de ce village.
A ce moment-là, René Char ne voulut pas écrire dans la précipitation un texte pour son ami. L’hommage de la NRF commença dans le numéro du 1 février 1960 et continua dans le numéro entier du 1 mars 1960. Char composa, lui, seulement sept semaines plus tard, L’éternité à Lourmarin. Il forma avec Jean Grenier et Jean Bloch-Michel, autour de Francine Camus, un groupe pour prendre les premières décisions concernant l’oeuvre et les papiers personnels d’Albert Camus.
L’éternité à Lourmarin (René Char)
Albert Camus
Il n’ y a plus de ligne droite ni de route éclairée avec un être qui nous a quittés. Où s’étourdit notre affection? Cerne après cerne, s’il approche c’est pour aussitôt s’enfouir. Son visage parfois vient s’appliquer contre le nôtre, ne produisant qu’un éclair glacé. Le jour qui allongeait le bonheur entre lui et nous n’est nulle part. Toutes les parties — presque excessives — d’une présence se sont d’un coup disloquées. Routine de notre vigilance…Pourtant cet être supprimé se tient dans quelque chose de rigide, de désert, d’essentiel en nous, où nos millénaires ensemble font juste l’épaisseur d’une paupière tirée.
Avec celui que nous aimons, nous avons cessé de parler, et ce n’est pas le silence. Qu’en est-il alors? Nous savons, ou croyons savoir. Mais seulement quand le passé qui signifie s’ouvre pour lui livrer passage. Le voici à notre hauteur, puis loin, devant.
À l’heure de nouveau contenue où nous questionnons tout le poids d’énigme, soudain commence la douleur, celle de compagnon à compagnon, que l’archer, cette fois, ne transperce pas.
Lettre à Louise Colet, 13 juin 1852. «J’aime les phrases nettes et qui se tiennent droites, debout tout en courant, ce qui est presque une impossibilité. L’idéal de la prose est arrivé à un degré inouï de difficulté; il faut se dégager de l’archaïsme, du mot commun, avoir les idées contemporaines sans leurs mauvais termes, et que ce soit clair comme du Voltaire, touffu comme du Montaigne, nerveux comme du La Bruyère et ruisselant de couleur, toujours.»
Plus on travaille, mieux on travaille et plus on veut travailler.
Plus on produit, plus on devient fécond.
Après une débauche, on se sent toujours plus seul, plus abandonné.
Au moral comme au physique, j’ai toujours eu la sensation du gouffre, non seulement du gouffre du sommeil, mais du gouffre de l’action, du rêve, du souvenir, du désir, du regret, du remords, du beau, du nombre, etc.
J’ai cultivé mon hystérie avec jouissance et terreur. Maintenant, j’ai toujours le vertige, et aujourd’hui, 23 janvier 1862, j’ai subi un singulier avertissement, j’ai senti passer sur moi le vent de l’aile de l’imbécillité.“
Léon (Lev) Nicolaïevitch Tolstoï (1828-1910) était le fils du comte Nicolas Ilitch Tolstoï et de la comtesse Marie Nikolaïevna Volkonskaïa. Ils eurent cinq enfants: Serge, Nicolas, mort de tuberculose à Hyères en 1860, Dimitri, mort de la même maladie en 1856, Léon et Marie. Peu de temps après la naissance de Marie, en août 1830, alors que Léon n’avait que dix-huit mois, la comtesse mourut d’une fièvre puerpérale. Jusqu’à huit ans et demi, Léon ne connut que la campagne à Iasnaïa Poliana. Ensuite, sa famille s’installa à Moscou. A la mort subite du père en 1837, les enfants furent confiés successivement à la tutelle de deux tantes.
Iasnaïa Poliana (littéralement, «La clairière aux frênes ») se trouve dans le Gouvernement de Toula. Léon Tolstoï hérita de ce domaine de 380 hectares à la mort de sa mère. La propriété se trouve près de la ville de Toula, à 200 km au sud de Moscou.
A la fin de sa vie, Léon Tolstoï a plusieurs fois formulé la volonté d’être inhumé à Iasnaïa Poliana: « Qu’il n’y ait aucun rite lors de l’inhumation de mon corps ; un cercueil en bois et que celui qui le veut bien le porte ou transporte à la forêt Stariï Zakaz, au bord du ravin, à l’endroit où se trouvait la baguette verte.» Cette légende, Tolstoï l’a apprise de son frère, Nicolas. A l’âge de douze ans, Nicolas a annoncé qu’il possédait un grand secret: une fois que les hommes l’apprendraient, la vie serait éternelle, sans guerres ni maladies, et tous les hommes deviendraient des «frères fourmis» (selon Léon Tolstoï, en référence à l’idéal des Frères moraves (mouraveï = «fourmi» en russe). Il ne restait qu’à trouver la baguette verte enfouie dans le ravin. C’est là que le secret serait gravé. S’installant sous les chaises couvertes de foulards, les enfants Tolstoï jouaient aux «frères-fourmis». Assis étroitement sous un toit, ils sentaient le bonheur et l’amour et rêvaient à l’arrivée d’une fraternité de fourmis pour tous les hommes. Agé, Léon Tolstoï a dit: « C’était très très bien, et je remercie Dieu d’avoir eu la chance de jouer à ce jeu. Nous l’avons appelé jeu, pourtant, tout est jeu dans l’ univers, sauf cela».
Le 28 octobre 1910, (ancien calendrier; 10 novembre, calendrier grégorien) Léon Tolstoï a quitté Iasnaïa Poliana pour une destination inconnue. Dix jours après son départ, le 7 novembre (20 novembre), il est mort de pneumonie à la petite gare d’Astapovo, gouvernement de Riazan. Le cercueil avec son corps sera transporté à Iasnaïa Poliana où le 9 novembre (22 novembre) se dérouleront ses funérailles civiles. Il sera enterré, comme il le souhaitait, dans la forêt Stariï Zakaz, à l’endroit de la baguette verte. La tombe de Tolstoï est très simple: une colline verte au bord du ravin, ni une pierre, ni même une croix…
Stefan Zweig, Le monde d’hier. Souvenirs d’un Européen. (Publication posthume, 1943) «Ni la crypte de Napoléon sous la coupole de marbre des Invalides, ni le cercueil de Goethe dans le caveau des princes, ni les monuments de l’abbaye de Westminster n’impressionnent autant que cette tombe merveilleusement silencieuse, à l’anonymat touchant, quelque part dans la forêt, environnée par le murmure du vent, et qui ne livre par elle-même nul message, ne profère nulle parole.»
Nathalie Léger, La robe blanche, POL, 2018. « On dit qu’il existe, quelque part au fond d’un creux herbeux de la lointaine forêt Starii Zakaz sur le domaine d’Isnaïa Poliana, une baguette verte sur laquelle est gravé le secret de la souffrance des hommes et la formule qui permet d’effacer le mal en eux pour toujours. Enfants, Tolstoï et ses frères savaient que la baguette était là, au fond du creux du fond de la forêt, rayonnante de toute la force de son énigme et de son rêve immortel. C’est là, dans la forêt, près de la baguette verte, que Tolstoï a demandé à être enterré. Chacun de ses récits est une recherche éperdue de la baguette, la tentative de déchiffrer la formule, de percer le secret.»
Arrêtée en juin dernier, l’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh vient d’être condamnée à 38 ans de prison et 148 coups de fouet. Elle défendait notamment les femmes poursuivies par la justice pour avoir manifesté contre le voile obligatoire.
Elle apparaît dans le film de Jafar Panahi, Taxi Téhéran (2015). Ours d’or au Festival de Berlin 2015.
Il y a 15 ans. Hace 15 años. Les attentats qui ont touché Madrid le jeudi 11 mars 2004 ont été l’acte terroriste le plus meurtrier en Europe depuis 1988. Plusieurs explosions de bombes, posées par des islamistes radicaux, se sont produites dans des trains de banlieue à Madrid ce matin-là, exactement deux années et demie après les attentats du 11 septembre 2001 Aux Etats-Unis. 191 personnes sont mortes, 1900 ont été blessées. Sur treize bombes utilisées, dix ont explosé. Les Espagnols désignent cet événement par l’expression 11-M. Les explosions ont eu lieu pendant l’heure de pointe entre 7h32 et 7h 39, aux gares d’Atocha (trois bombes), El Pozo del Tío Raimundo (deux bombes), Santa Eugenia (une bombe), ainsi que dans un train juste en dehors d’Atocha à la Calle Téllez (quatre bombes).
La voyageuse qui traversa les Halles à la tombée de l’été
Marchait sur la pointe des pieds
Le désespoir roulait au ciel ses grands arums si beaux
Et dans le sac à main il y avait mon rêve ce flacon de sels
Que seule a respirés la marraine de Dieu
Les torpeurs se déployaient comme la buée
Au Chien qui fume
Où venaient d’entrer le pour et le contre
La jeune femme ne pouvait être vue d’eux que mal et de biais
Avais-je affaire à l’ambassadrice du salpêtre
Ou de la courbe blanche sur fond noir que nous appelons pensée
Le bal des innocents battait son plein
Les lampions prenaient feu lentement dans les marronniers
La dame sans ombre s’agenouilla sur le Pont au Change
Rue Git-le-Cœur les timbres n’étaient plus les mêmes
Les promesses des nuits étaient enfin tenues
Les pigeons voyageurs les baisers de secours
Se joignaient aux seins de la belle inconnue
Dardés sous le crêpe des significations parfaites
Une ferme prospérait en plein Paris
Et ses fenêtres donnaient sur la voie lactée
Mais personne ne l’habitait encore à cause des survenants
Des survenants qu’on sait plus dévoués que les revenants
Les uns comme cette femme ont l’air de nager
Et dans l’amour il entre un peu de leur substance
Elle les intériorise
Je ne suis le jouet d’aucune puissance sensorielle
Et pourtant le grillon qui chantait dans les cheveux de cendre
Un soir près de la statue d’Étienne Marcel
M’a jeté un coup d’œil d’intelligence
André Breton a-t-il dit passe
Clair de terre, 1923
Nous aimions ce poème d’André Breton quand nous étions très jeunes et que le surréalisme nous fascinait.
Le 29 mai 1934, au café Cyrano, place Blanche, André Breton est ébloui par une femme. Il la trouve «scandaleusement belle» et l’attend à la porte du café. Quand elle sort, il l’aborde. Elle lui donne rendez-vous à minuit, après son spectacle. Elle est danseuse dans un ballet aquatique au Coliseum, une ancienne piscine transformée en music-hall au 65 boulevard Rochechouart, Paris IXe. Toute la nuit, ils se promènent de Pigalle à la rue Gît-le-Cœur en passant par le quartier des Halles et la Tour Saint-Jacques. Plus tard, Breton se rappelle le poème Tournesol qu’il a écrit en 1923. Les coïncidences sont telles qu’il est convaincu de sa valeur prémonitoire. Jacqueline Lamba lui apparaît comme «la toute-puissante ordonnatrice de la nuit du tournesol» La rencontre s’est produite dans des conditions si troublantes que Breton a longtemps hésité à les rendre publiques. Il la raconte une première fois dans La Nuit du tournesol, dans la revue Minotaure n° 7 de juin 1935, puis dans le quatrième chapitre de L’Amour fou en 1937.
Victor Serge et Laurette Séjourné, Écris-moi à Mexico. Correspondance inédite 1941-1942, Éditions Signes et Balises (224 p., 17€). Texte établi, transcrit et édité par Françoise Bienfait et Tessa Brissac. Précédé de «Victor Serge au Mexique: le dernier exil», d’Adolfo Gilly.
«Je crois que l’une des pires de nos erreurs et de nos fautes est d’abord l’intolérance envers les nôtres. Elle provient de ce sentiment de détenir la vérité qui est au fond de toutes les convictions fortes, sentiment juste et nécessaire – nous détenons de grandes vérités – , mais qui produit aussi les inquisiteurs et les sectaires. Notre salut est dans une intransigeance tolérante, qui consiste à nous reconnaître mutuellement le droit à l’erreur, le plus humain des droits, et le droit de penser autrement, le seul qui donne un sens au mot liberté.» (Pleine attente (notes sur un voyage de Paris à Mexico)
Victor Serge (Viktor Lvovitch Kibaltchitch 1890-1947) a embarqué avec son fils Vlady à Marseille sur le navire Capitaine Paul-Lemerle le 24 mars 1941. Son voyage durera six mois. Il n’arriva au Mexique qu’en septembre 1941. L’exilé avait fait halte à Port-au-Prince, à la Havane; à l’époque, des lieux qui lui paraissaient paradisiaques et hors de l’histoire. Il attendait avec angoisse l’arrivée de Laurette Séjourné (née Laura Valentini 1911-2003), sa nouvelle compagne rencontrée en 1937. Mais le visa a traîné et Laurette Séjourné n’arrivera que six mois plus tard. Elle passera le reste de sa vie à Mexico et sera une anthropologue et ethnologue très renommée. Dans les années 1950, elle travailla à l’INAH (Institut National d’Anthropologie et d’Histoire du Mexique) et fit des fouilles à Teotihuacán. Son principal travail concernera la figure de Quetzalcóatl. De plus, elle affirma que Teotihuacán était la légendaire Tula (aussi connue sous le nom de Tolan et de Tollan).
Sur le navire Capitaine Paul-Lemerle, se trouvaient entre autres André Breton et Jacqueline Lamba, la romancière allemande Anna Seghers, la photographe Germaine Krull, les peintres André Masson et Wifredo Lam ainsi que Claude Lévi-Strauss qui racontera cette traversée dans Tristes tropiques (1955).
Victor Serge mourut dans un taxi d’une crise cardiaque le 17 novembre 1947 alors qu’il se rendait chez son fils Vlady pour lui remettre son dernier poème, Mains.
L’écrivain et éditeur Adrien Bosc a décrit cet exode maritime dans son deuxième roman, publié à la rentrée 2018 chez Stock Capitaine.
Film vu hier soir en DVD, car je l’avais raté lors de sa sortie en salle.
Lucky (2017) Réal. John Carroll Lynch. Scén: Logan Sparks et Drago Sumonja. Dir.photo:Tim Suhrstedt. Int : Harry Dean Stanton, David Lynch, Ron Livingston, Tom Skerritt. Ed Begley Jr. Beth Grant. James Darren. Barry Shabaka Henley.
Lucky, vieux cow-boy, vit seul à plus de 90 ans, dans une petite ville du désert de l’Arizona. Il fait des exercices de yoga tous les matins et marche dans la ville pour aller prendre son café, faire ses courses ou retrouver des amis le soir dans un bar où il boit un Bloody Maria. Dans la journée, il fait des mots croisés et regarde des jeux télévisés idiots. Malgré sa santé de fer, une chute avertit Lucky que la mort approche. Il continue pourtant de fumer son paquet de cigarettes chaque jour avec la bénédiction de son médecin traitant. Il perd alors un peu de sa force, se dispute et veut se battre avec un avocat qui tente de faire signer un testament à un ami (interprété par David Lynch) qui a perdu sa tortue centenaire “President Roosevelt”. Lucky retrouve un peu de joie lors de la fête d’anniversaire du fils d’une commerçante d’origine mexicaine où il improvise en espagnol la chanson Volver Volver avec un groupe de mariachis. Il rencontre aussi un vétéran (Tom Skerritt) avec qui il évoque ses souvenirs de la Guerre du Pacifique. Finalement la vie continue pour Lucky et la tortue poursuit elle aussi son chemin dans le désert.
Il s’agit du dernier film d’Harry Dean Stanton (1926-2017). Le magnifique acteur de Paris, Texas (1984) de Wim Wenders tient le rôle principal. Il est apparu dans près de deux cents films et téléfilms. Tout s’inspire de sa vie et de sa personnalité. La photographie de Tim Suhrstedt est très soignée et joue sur des tons très chauds. Le metteur en scène John Carroll Lynch, un ancien acteur, signe là son premier film. Sa mise en scène est lente et discrète. Elle se met au service des comédiens. Dans l’avant dernier plan, le personnage joué par Harry Dean Stanton, ce faux philosophe misanthrope qui définit le réalisme, se plaît à dire qu’il n’est rien («ungatz!»), se déclare athée et nie la réalité de l’âme, scrute un très haut cactus (un saguaro) encore plus sec que lui, puis regarde la caméra et le spectateur longuement. Il finit par sourire et s’éloigne dans le désert après avoir allumé une dernière cigarette. Belle fin de cinéma pour cet immense acteur décédé le 15 septembre 2017.