Lu avec interêt et plaisir après avoir vu l’exposition Zao Wou-Ki au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris: Zao de Richard Texier, Gallimard, Mai 2017.
Ce livre n’est ni une biographie, ni un essai, mais un livre de souvenirs, le récit d’une amitié: entre l’auteur, Richard Texier, peintre et sculpteur français de renom, né en 1955, et Zao Wou-Ki (1920-2013), le célèbre peintre sino-français. Avec affection et humour, l’auteur raconte cette relation commencée en 1995 au Maroc et qui dura jusqu’à la mort de Zao. Le lecteur assiste à leurs rencontres, discussions, voyages, séances de travail. Richard Texier dévoile aussi, avec tact, les aspects secrets de la personnalité du grand artiste, les blessures liées à son passé chinois, ou son caractère enjoué, curieux de tout, très humain. C’est un petit livre léger et très agréable à lire.
Je ne connaissais pas Richard Texier avant la lecture de son livre. Je me suis rendu compte qu’il était bien connu dans le monde de l’art. Une de ses sculptures est installée à Paris devant la Gare du Nord. Il y a 5 ans, touché par la dérive des ours polaires due à la fonte de la banquise, il imagine Angel Bear, un ours de plus de 7 mètres de haut, dont l’existence est menacée par le réchauffement climatique. L’artiste a choisi la couleur rouge pour cet ours, placé devant la façade de la gare de Paris-Nord, afin d’accentuer le message implicite d’alerte et de danger qu’il compte bien faire passer aux 700 000 voyageurs quotidiens, passants et riverains de la première gare d’Europe.
Henri Michaux, Lecture de huit lithographies de Zao Wou-Ki, 1950.
“Les toiles de Zao Wou-Ki – cela se sait – ont une vertu: elles sont bénéfiques.”
Léonard De Vinci
«La pittura è cosa mentale – La peinture est une chose mentale.»
Richard Texier, Zao: “Dans ces occasions, nous ne parlions presque pas, perdus dans nos rêveries en sirotant notre breuvage. Il me racontait que Bram Van Velde et Samuel Beckett faisaient de même à la terrasse du café Le Sélect à Montparnasse. ils partageaient une heure ou deux sans dire un mot en regardant les passants. A la fin, l’un d’eux prenait congé en précisant qu’il avait passé un délicieux moment. L’affection s’accomode bien du silence. Il ne gêne que les étrangers. La présence bienveillante d’un ami suffit largement au bonheur partagé, toute parole est alors superflue.”
“Pourquoi entrait-il dans l’océan sans le regarder?”
” – En fait, tu vois, toute ma vie, j’ai essayé de peindre les nuages.”