J’ai terminé la lecture de Continental Films (Cinéma français sous contrôle allemand) de Christine Leteux, Edition la Tour Verte, 2017. Préface de Bertrand Tavernier.
C’est un bon livre qui permet de mieux connaître cette période essentielle du cinéma français, loin des clichés et des préjugés.
Des metteurs en scène de renom ont travaillé pour la Continental, société à capitaux allemands installée en France et dirigée par le nazi Alfred Greven : Christian-Jaque, Henri Decoin, Maurice Tourneur, André Cayatte, Henri-Georges Clouzot, Albert Valentin.
Des scénaristes aussi : Charles Spaak, Jean-Paul Le Chanois, Carlo Rim, Jean Aurenche, Louis Chavance. Christine Leteux insiste également sur le rôle des techniciens.
Bertrand Tavernier montre bien dans son introduction que « le cinéma français avait bien continué à exister sous l’Occupation. » Il fallait bien vivre … et certains résistaient. Il a évoqué aussi cette période dans son film, Laissez-passer, inspiré par les mémoires du cinéaste Jean Devaivre (1912-2004) On peut rappeler que les deux vedettes de Poil de Carotte (1932) de Julien Duvivier, Harry Baur et Robert Lynen, ont été assassinées par les Allemands, dans des conditions différentes, bien sûr. Tavernier termine sa préface par cette citation de Romain Rolland (Jean-Christophe 1904-1912) : « Un héros, je ne sais pas trop ce que c’est, mais vois-tu, j’imagine, un héros, c’est quelqu’un qui fait ce qu’il peut. Les autres ne le font pas. »
Le DVD du réalisateur français, Voyage à travers le cinéma français, m’attend encore. Une citation de Martin Scorsese sur la boîte : « Vous êtes persuadé de connaître tout ça par coeur et arrive Tavernier nous révélant la beauté pure. »