Un poème peu connu de Federico García Lorca…
Cautiva
Por las ramas
indecisas
iba una doncella
que era la vida.
Por las ramas
indecisas.
Con un espejito
reflejaba el día
que era un resplandor
de su frente limpia.
Por las ramas
indecisas.
Sobre las tinieblas
andaba perdida,
llorando rocío,
del tiempo cautiva.
Por las ramas
indecisas.
(Poème isolé)
Captive
Par les branches
indécises
allait une demoiselle
qui était la vie.
Par les branches
Indécises.
À son petit miroir
se reflétait le jour
qui était la splendeur
de son front pur.
Par les branches
indécises.
Sur les ténèbres
elle allait perdue,
versant des pleurs de rosée,
captive du temps.
Par les branches
indécises.
Poésies IV. Suites. Sonnets de l’amour obscur. Gallimard, 1984. Traduction André Belamich.
Vicenta (TICA) FERNÁNDEZ-MONTESINOS GARCÍA est née à Grenade en décembre 1930. Elle vient d’avoir 90 ans il y a quelques jours.
C’est la fille aînée de Manuel Fernández-Montesinos Lustau, médecin et maire socialiste de Grenade en 1935, fusillé le 16 août 1936 contre les murs du cimetière de Grenade, et de Concha García Lorca, la sœur de Federico García Lorca.
Elle eut une petite enfance heureuse dans la maison de campagne de la famille, la Huerta de San Vicente. Mais, elle souffrit d’une très forte otite qui la laissa partiellement sourde. Son l’oncle Federico l’adorait. Il la faisait rire, lui apprit à chanter et à danser. «Fui para tío Federico la hija que no tendría.» dit-elle.
Le mois d’août 1936 bouleversa la vie de cette famille aisée de la Vega de Grenade. Elle avait cinq ans et sept mois quand les fascistes assassinèrent son père et son oncle.
Ses grands-parents et sa mère durent s’exiler à New York. Ils y arrivèrent le 30 juillet 1940. Quand il partit de Bilbao à bord du Marqués de Comillas, son grand-père Federico García Rodríguez dit: “No quiero volver a ver este jodío país en mi vida”. Il mourut le 15 septembre 1945 à 86 ans.
Tica fit des études de philologie anglaise dans de prestigieux établissements libéraux des États-Unis et revint en 1952 à Madrid. Elle travailla pour la maison d’édition Aguilar qui employaient de nombreux anciens républicains. Elle se maria avec le peintre de Séville Antonio de Casas puis divorça, eut deux fils (Miguel, Claudio) et sept petits-enfants.
En 2011, elle a publié ses souvenirs Notas deshilvanadas de una niña que perdió la guerra (Comares) et en 2017 la suite El sonido del agua en las acequias (Dauro) .